Glanage
L’an 9 de la République et le 2 brumaire (24 octobre 1800), par nous Raimon Méniche garde champêtre et forestier de la commune d’Arros, faisant ma tournée à trois heures de relevée, je déclare avoir trouvé le citoyen Aupi premier né faisant tomber les glands à grosses secousse d’un chêne à haute futée et sa sœur qui les ramassait dans un bosquet appartenant à la citoyenne Jamboué ; tous de notre commune, en foi de ce je dressais le présent procès verbal pour faire punir le délinquant en conformité avec la loi.
Dangereux vagabond
5 février 1801
L’an IX de la république française et le seize pluviose et maison commune d’Arros , premier arrondissement de Pau. Le citoyen Grilhou fils maire a exposé que déjà depuis longtemps les habitants du présent lieu et autres souffrent des dommages et vols considérables par les faits du nommé Jeannin Bécat deuxième né du présent lieu. Primitivement déserteur et arrêté à diverses époques en cette qualité, lequel ayant trouvé le moyen de s’évader des prisons, ne vit depuis ce temps la que de rapines et n’est plus qu’un véritable vagabond en tout genre. Volant jour et nuit avec fracture soit grains dans les champs, soit chevaux qu’il déffere, soit volailles et ferrements aratoires et qu’il fait avec d’autant plus d’acuité qu’il n’a ni maison ni autre asile lui appartenant. Sur quoi le conseil municipal observe que les parents du dit Bécat étant dans l’indigence ne sont point en état de fournir à son entretien non plus. Qu’a sa réclusion, considérant néanmoins qu’il est de l’intérêt et sureté publique d’user des moyens de rigueur que la loi autorise contre le dit Bécat Le conseil municipal d’Arros , sur la proposition du maire, déclare à l’unanimité que le maire se pourvoira devant le préfet des basses pyrénées pour donner les ordres nécessaires et le plus prompt pour l’arrestation du dit Jeannin Bécat et réclusion dans une maison de force comme vagabond et dangereux à la société.
Couvre feu
Le 26 décembre 1810, Jean Baptiste Espalungue, maire d'Arros, s'est rendu à neuf heures du soir au domicile du sieur Mounet cabaretier ou il retenait chez lui des gens à boire au mépris des lois et différents arrêtés du Préfet. L'ayant déjà surpris l'avant veille ou il lui avait donné connaissance de l'arrêté du dix pluviose an dix qui ordonne à tout cabaretier de fermer leur auberge à sept heures du soir dans les campagnes et à neuf heures dans les villes depuis le premier octobre jusqu'au premier avril, il fut dressé un procés verbal pour punir le délinquant suivant la rigueur de la loi.
Parfum de scandale en 1811
C'est par une lettre écrite par le maire d'Arros le 12 aout 1811 au Préfet qu'il il lui demande de bien vouloir lui donner des ordres pour faire conduire dans une maison de force (prison) ou tout autre lieu qu'il jugera à propos la nommée, Jeanne Pétroix. D'après ses mots la dite Jeanne est une fille de mauvaise vie qui suivant l'avis des officiers de santé est atteinte de maladie vénérienne et que par sa conduite il craint qu' elle ne la rende contagieuse dans la commune.
Aggression en 1811
Le 27 février le sieur Dominique Mélat dit Moulinis, charpentier de la commune s'était présenté devant Jean Baptiste d'Espalungue le maire pour se plaindre et exposer que le 26 du dit mois à environ sept heures alors qu'il était couché dans son lit, il entendit un homme devant la porte de sa maison donnant sur la basse-cour qui l'appelait en lui disant de se lever et pretextant qu'il avait absolument besoin de lui. Moulinis lui ouvrit la porte et quelle fut sa surprise de voir aussitôt entrer le nommé Jacques Cazajus cadet, allié et habitant à Bonnecaze aussi d'Arros en l'insultant par des paroles injurieuses, le traitant de fripon voleur. L'aggresseur le prit par les habits à dessein de l'assommer en lui portant un coup de poing sur la figure, déchirant ses habits et continuant sa violence jusqu'à ce que des voisins et autres personnes y accourent aux cris de l'épouse du plaignant qui les séparèrent et mirent fin à cette rixe. Comme cet état était des plus horrible et méritait qu'il en soit fait justice exemplaire, à l'effet de quoi le maire requit sa plainte lui en retenant acte de sa requisition en procédant à la vérification des habits qu'il reconnu et constata que les deux gilets dont il était habillé étaient déchirés sur le côté droit depuis le haut jusque environ demi pan restant sur le bas. Il trouva aussi quelque peu de sang sans qu'il eut apparu aucune meurtrissure sur la figure du plaignant. Le maire dressa procès verbal pour servir au Sieur Mélat dit Moulinis.
Coups de fusil
Le 29 octobre 1840 , le nommé Castagné, laboureur à Arros, étant à couper du bois dans un taillis a été atteint de deux coups de fusil chargés à plomb ; la charge de l’un l’a frappé à la figure et celle de l’autre au bras gauche ; ses blessures sont sans gravité. On ignore qui s’est rendu coupable de ces faits.
Cour d'assises des Basses Pyrénées
du 5 février 1840
Jean Habarna-Esquerre fils 3eme de Jacques Habarna et Jeanne Lacrouts, laboureur et domicilié à Arros se présente devant la cour pour coup et blessures sur la personne de sa mère. Le sentiment le plus puissant que la nature ait mis dans le coeur humain, le sentiment le plus pur et le plus désintéressé, le seul qui résiste au temps, à l’ingratitude, au malheur, c ‘est l’amour maternel. Le coeur d’une mère est un foyer de dévouement inaltérable. Peut-on croire qu’il ait des fils qui n’aiment point leur mère ? Des fils assez pervers pour injurier celle qui leur a donné la vie, pour lever sur elle une main sacrilège ? Cependant il en existe de tels, Jean Habarna est un de ces monstres qui répondent aux tendresses d’une mère par des coups et des menaces de mort ! Jean Habarna avait manifesté dès sa première enfance le caractère le plus vicieux. L e père et la mère avaient fait les plus grands efforts pour le corriger mais sans obtenir d’amélioration. Dès qu’il eut grandi, il se livra envers ses parent aux actes les plus répréhensibles. Le père avait seul un peu d’ascendant sur ce fils dénaturé ; pour comble de malheur le père est mort depuis quelques mois et la mère est restée seule exposée aux brutalités de Jean. Celui-ci affranchi par le décès de son père de toute autorité et de toute crainte s’abandonna sans mesure au jeu et à l’ivrognerie. La voix de sa mère fut impuissante à l’arrêter dans ses goûts dépravés. Bientôt pour les satisfaire, Jean à peine âgé de 16 ans ne craignait pas de dérober dans la maison tout ce qu’il put y prendre. Un jour de décembre dernier, la veuve Habarna gardait le bétail dans son enclos quant elle entendit un grand bruit à l’intérieur de la maison. Elle se hâta d’accourir et trouva son fils Jean qui brisait la vaisselle dans la cuisine. Elle lui adressa des reproches mais son fils lui répondit avec des paroles si menaçantes qu’elle s’enfuit effrayée et alla appeler une voisine. La vue de ce témoin ne fit qu’augmenter la fureur de Jean qui saisi un fusil. Malheureux ! s’écria la pauvre mère, tu lèves sur moi une arme meurtrière ! Et pour l’empêcher de commettre un crime horrible les deux femmes essayèrent de lui arracher le fusil. Jean les repoussa avec violence et dirigeant l’arme vers la cour fit partir le coup. La veuve Habarna fut d’abord épouvantée par cette explosion inattendue mais reprenant son courage elle se jeta de nouveau sur son fils parvint à lui enlever le fusil et s’empressa d’aller l’enfermer dans une pièce voisine. Jean saisit alors une hache et s’efforça d’abattre la porte. Ne pouvant parvenir il lança la hache vers sa mère qui, heureusement n’en fut pas atteinte. Non content de ces actes de violence, il prit un chenet du foyer et en porta à la poitrine de sa mère un coup si violent qu’elle rendit plusieurs gorgées de sang. Après ce dernier acte de fureur, Jean sortit et ne rentra qu’à une heure avancée de la nuit. Cette pauvre femme passa une nuit affreuse, le lendemain matin elle avait tout oublié excepté son amour pour son fils. Elle vint lui adresser de tendres reproches et lui demanda en pleurant s’il ne se repentait pas d’avoir ainsi maltraité sa mère mais cet indigne fils répondit que loin de se repentir ce qu’il avait fait n’était rien en comparaison de ce qu’il proposait de faire. La malheureuse mère a été obligée de recourir à la protection de la justice. Jean Habarna était exalté par l’ivresse au moment où il a commis ces excès ; le jury a admis en sa faveur des circonstances atténuantes et la cour ne l’a condamné qu’à trois ans de prison (Quelques temps plus tard un tel crime aurait pu l’envoyer au bagne pour de nombreuses années)
Récidives
Le 1er octobre 1844, la nommée Jeanne Bécat, femme Castillon âgée de 59 ans et native d'Arros est condamnée par la tribunal de Pau à six mois de prison et cinq ans de surveillance pour mendicité (seconde récidive).
Le 26 décembre 1846, la même Jeanne Bécat est déclarée convaincue du délit de mendicité habituelle et a été condamnée à six mois d'emprisonnement ayant déjà subit deux condamnations pour pareil délit.
Bastonnade
Le nommé Cadet, âgé de 22 ans, enfant trouvé de l’hospice de Pau, demeurant depuis son bas âge chez un cultivateur du hameau d’Arros, canton de Nay, revenant le 26 février 1845, entre 7 et 8 heures du soir, de la bénédiction, avec plusieurs de ses voisins, prit à part le nommé Pedagne dit Mourterot, et lui demanda si c’était lui qui l’avait guetté et avait poussé des cris, pendant une des soirées précédentes, lorsqu’il causait avec une fille du village. Pédagne lui répondit que ce n’était pas lui. J’en ai donc menti, objecta Cadet. Oui, dit l’autre et au même moment, ce dernier reçut sur la tête un coup de bâton si fortement appliqué qu’il fut renversé sans connaissance. L’état du blessé est si grave que l’on ne puisse supporter l’opération du trépan qui a été cependant jugée indispensable.
Encore des coups!
Avril 1845, Thomas Larru dit cadet Bourda, âgé de 23 ans, laboureur, enfant de l’hospice de Pau, demeurant à Arros convaincu d’avoir dans la soirée du 26 février porté des coups de bâton et fait des blessures à Pedaigue dit Mourterot d’Arros a été condamné à 10 jours de prison et aux dépens.
Récidiviste
Le 17 janvier 1845,deux mendiants incorrigibles, Sébastien Castillon âgé de 62 ans, né à Seix en Ariège, et Jeanne Bécat sa femme âgé de 59 ans et native d’Arros, convaincus de mendicité habituelle, ont été condamnés chacun à six mois d’emprisonnement, cinq ans de surveillance et aux dépens. Ces deux individus avaient déjà subi une condamnation de six mois le 1er octobre et le 13 janvier 1845 pour des délits du même genre.
A l'amende
Août 1846, Jean Subercaze, laboureur d’Arros et Antoine Soulé, dit petit, du même lieu ont été condamnés à 50 francs d’amende et à la confiscation des filets pour avoir chassé, sans permis, au moyen de cages et filets.
Confiscation
Le 14 janvier 1847, Jacques Ladessus Laguilhem âgé de 32 ans et fabricant de couvertures à Arros, surpris en chasse sans avoir justifié de permis a été condamné à 16 francs d'amende et à la confiscation de son fusil.
Délit de chasse
Jean subercaze âgé de 55 ans laboureur et Antoine Soulé, 67 ans, tisserand, tous les deux demeurant à Arros ont été convaincus du délit de chasse au moyen d'appeaux, cages et filets et ce sans permis de chasse. Il ont été condamnés le 4 septembre 1848 à 50 francs d'amende chacun et à rapporter les filets au greffe faute de ce à payer 50 francs pour leur valeur.
Révocation
Le 24 octobre 1849, le conseil municipal réuni dans la maison commune d'Arros a arrêté à l'unanimité de suffrage de révoqer le sieur Jean Cabarrecq de ses fonctions de garde champêtre sans aucun retard suite à sa condamnation à deux mois de prison pour délit de rebellion armée envers la gendarmerie.
Voiture sans chauffeur
Le 2 février 1850, à 10 heures du matin, nous Rolin Marie Adolphe et Loustau Jean Baptiste gendarmes à la résidence de Nay, revêtus de notre uniforme, étant en tournée de surveillance pour l'exécution des lois conformément aux ordres de nos supérieurs, rapportons que arrivés dans la commune d'Arros nous avons rencontré sur la route départementale n°3 un char à quatre roues attelé de deux boeufs cheminant dans la direction de Bosdarros sans conducteur. Nous avons arrêté le dit char pour nous assurer de l'examen de la plaque à qui il appartenait; l'ayant trouvé à sa place nous avons reconnu qu'elle portait le nom de Laragnouet Mathieu de la commune d'Arros; après avoir attendu environ un quart d'heure pour voir si le conducteur se présenterait pour le réclamer; ne voyant venir personne, l'aiguillon étant dans le char, nous avons présumé que le conducteur était resté au bourg d'Arros et avait laissé son char abandonné à l'instinct de ses boeufs pour le ramener chez lui dont il n'était éloigné de la maison que d'un demi kilomètre au plus. Nous avons accompagné le dit char devant la maison du dit Laragnouet Mathieu où nous avons appelé son frère pour lui remettre leur char et les boeufs, auquel nous avons déclaré que son frère Mathieu ayant contrevenu aux dispositions de l'article 475 n°3 du code pénal, nous allions de cette contravention dresser contre lui procès verbal. De tous ce que dessus nous avons rédigé le procès-verbal pour être remis à Mr le commissaire de police de la ville de Nay remplissant les fonctions de ministère public près le tribunal de simple police et copie sera hiérarchiquement adressée à Mr le commandant de la gendarmerie des Basses Pyrénées.
Voleur étranger
Un vol d’une somme de 20 francs à été commis dans la soirée du 26 mai 1851 au préjudice d’un cabaretier d’Arros. On s’est introduit dans sa maison pendant son absence en ouvrant un contrevent et en brisant un carreau de vitre. Les soupçons se portent sur un espagnol qui habite ordinairement Nay et qui a disparu depuis le jour du vol.
Arrestation
Le 6 aout 1852, la justice s'est transportée au hameau d'Arros pour procéder à une information relative à un crime d'avortement. La nommée Magdelaine Laragnouet a été mise en état d'arrestation.
Petit dommage
15 novembre 1852, le conseil, vu le jugement du tribunal correctionnel de Pau en date du 2 septembre par lequel le sieur Labaylesse Mandrou père a été condamné à une somme de douze francs pour dommages-intérêt envers la commune pour le délit occasionné par une de ses juments au bois communal. Le conseil considérant que le dommage éprouvé dans cette circonstance est insignifiant est d’avis à l’unanimité de lui faire remise de la somme compte tenu de l triste position où se trouve le dit délinquant.
Hors la loi!
Le 12 octobre 1854, Pierre Cauhapé, Jean Bourdet et Zacharie Ladebat laboureurs à Arros ont été condamnés à 50 francs d'amende chacun pour avoir chassé en temps prohibé
Outrage
Le 22 mars 1855, Jacques Maysonnette, manoeuvre demeurant à Arros a été condamné à 16 francs d'amende pour délit d'outrage par paroles envers des agents de la force publique dans l'exercice de leur fonction.
Tentative d'arnaque
Mars 1856, un incendie a eut lieu à Arros dans les premiers jours de mars, une maison a été entièrement consumée. Des soupçons graves s’étaient élevés contre le propriétaire de cette maison qui l’avait faite assurée pour une somme plus forte que sa valeur. M. le Procureur Impérial et M. le Juge d’Instruction se sont rendus sur les lieux et après enquête ont ordonné l’arrestation de ce propriétaire.
Sans permis
Le 11 novembre 1856,Jacques Pétroix, laboureur demeurant à Arros a été condamné à 16 fr. d’amende pour avoir chassé sans permis.
Aggression
Le 8 mars 1856, Jean Barrère, laboureur à Arros a été condamné à 16 francs d'amende pour avoir volontairement porté des coups et fait des blessures au sieur Norville,ouvrier de Pau.
Relaxé
Le 4 août 1857, Jean Guichot, un tailleur de pierres demeurant à Arros a été relaxé de la poursuite contre lui dirigée pour vol d'oies.
Incivilité
Le 3 septembre 1857, Jean Guichot, tailleur de pierres d'Arros a été condamné à un mois de prison pour outrages envers un maire à l'occasion de l'exercice de ses fonctions.
SDF
Le nommé Pierre Colomé-Caubios d'Arros, sans profession ni domicile fixe est détenu dans la maison d'arrêt de Bagnères.en 1857.
Pour un fagot.....
L’an 1858 et le quinze âout, M.Miramon le maire informe le conseil que par jugement du tribunal correctionnel de Pau en date du trois juin, le nommé Caubole Joseph a été condamné à huit francs de dommages intérêts en faveur de la commune pour délit forestier et que le dit Caubole sollicite la remise la remise entière de la dite somme et a invité le dit conseil à délibérer sur cet objet. Le conseil sus dit, ouï l’exposé qui précède ; Etant déjà informé par le garde même qui a dressé le procès verbal que le délit en question est de peu d’importance qu’il consiste en quelques branches coupées sur une souche qui pouvait tout au plus fournir un fagot et que les autre frais à supporter par le dit Caubole sont assez importants relativement au délit commis et que c ‘est par sa bonne foi et par sa déclaration que le dit garde a pu constater ce délit qu’une de ses filles(Caubole) avait commis en coupant les branches en question qui s’étendaient sur sa propriété et couvraient un cep de vigne Par ces motifs, le conseil à l’unanimité est d’avis de faire abandon au nom de la commune et en faveur du dit Caubole des huit francs à elle accordés pour les dommages intérêt.
En prison
Le 30 novembre 1858, Jean Baptiste Barrère dit Miramonde d'Arros a été condamné à 45 francs d'amende pour avoir chassé sans permis et à un jour d'emprisonnement pour avoir fait des blessures par imprudence envers un simple particulier par suite d'un coup d'arme à feu
Les "misérables" d'Arros
Voici l’histoire des frères Pilla, Pascal et Jean qui donne une idée des peines encourues au milieu du 19éme siècle pour un délit qu’on considère comme mineur aujourd’hui mais qui à cette époque pouvait être sans complaisance. Pascal,le cadet de la fratrie est né le 26 février 1826 à Arros où ses parents André et Marie, originaires de bruges ou Jean, l’ainé des garçon est né, s'étaient installés un temps comme métayers à la ferme Cabarry au hameau. Ils décèdent tous les deux en 1849 à Nay. C’est une famille très modeste qui ne possède rien et les garçons, illettrés, travaillent parfois comme journalier dans le pays mais sont oisifs le plus souvent et maraudeur de "profession". Pascal est condamné une première fois le 11 septembre 1853 par le tribunal de Pau à deux jours de prison pour un vol dans une prairie. Jean, quand à lui passera un séjour de deux mois dans les geôles de Pau, condamné au début 1857 par le tribunal d’Oloron pour le détournement de 14 kg de viande. A peine sorti, il récidive dans ses forfaits, avec son frère cette fois, entre septembre 1857 et Avril 1858 avec le vol d’objets mobiliers au préjudice de Touyarou de Bosdarros, de Naude de Coarraze et de Lapuyade d’Izeste et seront condamnés par la cour d’assise le 2 aout 1858 à la peine de travaux forcés de 7 ans pour Pascal et 8 pour Jean sans pourvoi possible. Enchainés, un bonnet rouge sur la tête pour les prisonniers devant faire un temps compté (vert pour les condamnés à perpétuité), ils traversent le sud du pays pour rejoindre le bagne de Toulon où ils arrivent le 25 octobre 1858. Durant leur détention, ils seront considérés comme « fatigant » c'est-à-dire aptes au travail et si Pascal a une bonne conduite, Jean ,lui se retrouve une fois de plus condamné en juillet 1859 à trois mois d’extraordinaire (cachot) pour tentative de vente illicite. Pascal est détaché de la chaine le 23 juillet 1861 et embarque pour la Guyane à bord de l’Amazone qui quitte Toulon le lendemain . Le reste de sa peine se fera donc dans un des bagnes coloniaux créé par Napoleon III en 1854 où son frère le rejoindra deux ans plus tard à Cayenne.
Certainement suite aux conditions extrêmes de détention. Pascal Pilla décède à l'hôpital militaire de Cayenne le 23 février 1863, il a 36 ans et son acte de décès est transcrit sur le registre d’Arros et il semble même qu'il soit libre au moment de sa mort et domicilié à Tonnegrande en Guyane française condamné à y rester pour une durée égale à sa détention . Jean le suivra dans la tombe en 1869 après avoir obtenu sa libération avec une astreinte à résidence le 6 aout 1866 ayant purgé la moitié de sa peine . Ils ne furent pas les deux seuls arrosiens au bagne de Toulon, ni les premiers , puisque 170 ans auparavent , déjà deux habitants de notre village pour des raisons bien diffèrentes avaient été mis aux fers comme galériens ni les derniers non plus puisque trois ans après la condamnation des frères Pilla un autre habitant d'Arros écopa de quinze années au bagne mais ce sont d'autres histoires, qui seront racontées ici bientôt……
Bagarreur
Tribunal correctionnel de Pau, Audience du 2 février 1859, Jean Barrère dit Miramonde demeurant à Arros a été condamné à cinquante francs d’amende pour coups et blessure volontaire.
Délit
Aout 1859, Jean cabarrecq, tisserand d'Arros a été condamné à 50 francs d'amende pour délit de chasse en temps prohibé.
Pour des mots.....
Un café tenu par le nommé P..C, dans la commune d’Arros (canton de Nay) a été dans la soirée du 23 janvier 1860 le théâtre de scènes déplorables. A la suite d’une discussion futile survenue entre un consommateur et le maître du café, ce dernier pris, d’un transport de colère, saisit deux forts poids qui se trouvaient sous sa main et les lança à la figure de cet individu, nommé Barrère-Miramonde qui renversé à terre du coup, reçut de nouveaux horions de l’irascible limonadier. Les blessures reçues par Barrère paraissaient avoir une certaine gravité. Cette affaire, qui s’est compliquée d’un procès verbal, pour débit de vin non autorisé, aura probablement son dénouement devant les tribunaux.
Les bagnards d'Arros
Quatre ans après l’histoire des frères Pilla, on retrouve un autre habitant du village ayant affaire avec une justice toujours aussi "expéditive".
Le nommé Jean Lagouarre, fils naturel de Jeanne Lagouarre né le 15 aout 1816 à Nay et habitant au hameau d’Arros où il exerce la profession de carrier est condamné à Pau le 6 aout 1861 par la cour d’assise des Basses Pyrénées pour avoir en 1861 commis deux tentatives d’homicide volontaire, l’une avec préméditation et l’autre sans à la peine de travaux forcés pour quinze ans sans pourvoi possible. Il arrive au bagne de Toulon immatriculé sous le N° 13,577 le 17 octobre 1861 où sur sa fiche de renseignement il est dit sans fortune, catholique, illettré, vivant de son travail et marié à Arros à Marie Cazenave Curt de Bosdarros dont il a trois enfants. Il est déclaré fatigant, soit apte au travail et se conduit bien en prison. Après quatre années au bagne à Toulon il est détaché de la chaine le 20 janvier 1866 et embarque pour la Nouvelle Calédonie sur la frégate La Sibylle qui part le même jour. Il obtient une remise de trois ans le 7 aout 1869 et meurt à l’hôpital de l’ile Nou le 29 juillet 1873.
Violence gratuite
Le 28 mars 1864, vers neuf heures et demi du soir, le nommé Jacques Ladessus, fabricant demeurant à Arros, causait sur la route avec quelques autres personnes, quand un marchand de bétail de la même commune, le nommé Barrère, connu pour un homme violent et querelleur vint se mêler à leur conversation. A la suite d’une discussion qui ne tarda pas à s’élever, Ladessus fut violemment poussé par le nommé B… et reçut en tombant des contusions assez graves.La foudre tomba le soir du 26 mai 1873 sur une grange, sise à Arros, appartenant à M. le Baron d’Espalungue et occasionna un incendie d’une extrême violence. En un instant ce bâtiment fut enveloppé par les flammes et tous les secours devinrent impuissants. On ne put pas même détacher le bétail. 3 boeufs, 2 taureaux, 4 vaches et 2 veaux furent carbonisés dans cette fournaise. On évalue les pertes à 15000 francs. Rien n’était assuré.
Vol à l’auberge
Un vol a été commis au préjudice du nommé Barrère Jacques, aubergiste et débitant de tabac à Arros. Le 28 mai 1864 vers 10 heures, il avait fermé son établissement, après avoir fait sortir les personnes qui se trouvaient à son auberge et se coucha bien convaincu qu’il était seul dans sa maison. Le lendemain matin, cependant, il s’aperçut que la fenêtre du débit de tabac était ouverte, bien qu’il fut assuré de l’avoir fermé la veille ; le tiroir qui lui sert de caisse dans lequel il y avait environ cinquante francs ainsi qu’une boite de cigares avaient disparu. Aucune trace d’effraction n’ayant été observé ni à la fenêtre, ni au tiroir, il est probable que la veille au soir l’auteur du vol sera demeuré caché dans l’intérieur de la maison.
Vol
Le 22 novembre 1864, un vol a eut lieu à Arros. Le sieur Castagnet, charpentier, revenait du marché de Nay accompagné du nommé Lème, un ouvrier charpentier qu'il avait employé quelques fois. Arrivé à la porte de la maison Castagnet, Lème voulu entrer et tandis que son hôte changeait de vêtement il en profita pour lui voler une somme de 73 francs enfermée dans un porte monnaie. Aussitôt le départ de Lème, Castagnet a constaté la disparition de cet argent. Malgré les présomptions graves qui pésaient sur lui, le voleur présumé se déclare innocent et il appartiendra à la justice d'éclairer ce doute.
Escroc
Le 28 aout 1867, Pierre Coulomé-Caubios, natif d'Arros comparait devant le tribunal de Pau sous la prévention d'escroquerie. Le prévenu compte une quarantaine d'années et il se dit ouvrier terrassier, profession que son extérieur décèle d'ailleurs suffisament; ainsi son tein est brun, ses mains sont calleuses et sa chemise étrangère aux soins réparateurs de la blanchisseuse a repris sa teinte grise primitive. Durant l'année 1866, Coulomé-Caubios s'était mis en frais pour obtenir la main d'une jeune veuve de la commune d'Asson. Ses efforts allaient être couronnés de succés. Déjà en vue de leur union future les deux parties avaient comparu devant un notaire pour faire dresser acte de leurs accords civils. Le contrat avait été passé et la future n 'avait qu'à se louer des avantages que son futur lui faisait par cet acte. Pendant ce temps, le dit Pierre Caubios ne s'endormait point et il obtenait de celle qui croyait devenir sa femme non seulement des aliments et de l'argent mais encore du linge de corps, des vêtements, des souliers, un parapluie voir même un habillement tout neuf pour le jour des noces. Tout était réglé pour sceller cette union et l'officier d'état civil avait même été requis à cet effet. Mais ô déception! Coulomé-Caubios disparu tout à coup et sa fiancé le chercha partout. Elle le demanda à tous les échos et dans ses recherches elle appris hélas que leur union était impossible car son futur était déjà uni en mariage à une femme pleine de vie. Comme tous ces faits constituaient l'escroquerie Coulomé-Caubios fut condamné à dix mois de prison et aux dépens
(Pierre Coulomé-Caubios, vétéran de l'armée d'Orient à Sébastopol, s'était marié avec Marie Marchand de Bezing en 1856)
Vol en 1868
On s'est introduit chez le Sieur Miramonde, cordonnier à Arros, en escaladant une fenêtre du rez de chaussée et lui a volé une somme d'argent déposé dans un tiroir de sa boutique. Il n 'a pas de soupçon sur l'auteur du vol.