Rapport du maire d'Arros présenté au conseil municipal dans sa séance du 12 mai 1853 relatif à la situation financière la commune
M. le maire s'est exprimé en ces termes
Messieurs,
En jetant un coup d'oeil sur les budgets et sur les comptes administratifs des années antérieures à 1848 et ceux des années 1851 et 1852, j'ai vu avec peines que les ressources de la commune diminuent considérablement. Cet état de choses à quoi denons nous l'attribuer. Serait ce à l'état de gène qui pèse sur le pays en général et sur notre commune en particulier ou bien à l'improduction du sol communal les années antérieures à 1848? Les fougères, châtaignes et feuilles mortes donnaient ordinairement un revenu annuel de 1000 à 1200 francs, depuis lors ces revenus ces produits sont descendus à 700 francs et même 600.; les crottes , produit insignifiant se soutiennent . Devons nous attribuer cela à ce que chacun a un un grand intérêt a avoir beaucoup de bon fumier pour améliorer ses terres et qu'il y a beaucoup d'acquereurs? Je le pense ainsi.
Le produit des coupes de bois a également suivi cette marche rétrograde et est descendu de 1500 à 1800 francs et même d'avantage qu'il donnait avant 1848 à 700 et 800 en principal; et d'après les nouvelles dispositions adoptées par l'administration forestière pour l'exploitation des coupes , un quart de ce produit est absorbé par les frais d'abattage et de façonage de ces coupes; de manière que notre position est fort embarassante et à mesure que les ressources de la caisse municipale diminuent, les charges augmentent.
Avant 1848, le traitement fixe de l'nstituteur que la commune payait étaient de 240 francs, actuellement depuis le nouveau réglement sur le traitement de ces fonctionnaires, la commune est tenu de lui payer annuellement de 440 à 450 francs attendu que la rétribution scolaire payée par les élèves ne donne ordinairement qu' une somme de 150 à 160 francs. Nous avons en outre à payer au vicaire un traitement annuel de 250 francs que nous ne payons pas avant et enfin M. le Préfet vient de m'adresser un arrêté en vertu duquel la juridiction du commissaire de police de Nay doit s'étendre à notre commune et nous devons contribuer au paiement du traitement de ce fonctionnaire pour la somme de 65 francs . De sorte que ces nouvelles charges absorbent plus d'un tier de nos revenus communaux et si nous sommes obligés de les supporter, nous serons forcés de réduire les traitements de tous les employés de la commune déjà assez restreints et tous le service sera en souffrance. Vous voyez, Messieurs, que la situation de la commune n'est pas prospère , cependant il y a urgence à faire élargir le pont situé sur le canal inférieur du moulin afin de pouvoir y faire établir des gardes fou en maçonnerie pour prévenir des accidents comme ceux qui y sont arrivés et qui auraient pu avoir des suites bien plus graves. Il convient également de faire agrandir le cimetière afin de ne pas être obligé de faire ouvrir les fosses avant 12 ans depuis les inhumations ce qui n'est pas possible dans l'état actuel des choses. Par toutes ces considérations M.M je vous engage a bien réfléchir sur la position et à agir pour le vote des dépenses avec toute la sagesse que nécessite cet état de choses.
J'ai l'honneur d'être M.M , votre très humble serviteur
Miramon