Petite histoire d'Arros et ses habitants

 

 l'histoire d'Arros et de ses habitants

      L’histoire des familles d’Arros est étroitement liée à celle du village, le berceau d’origine, où se sont fixées au cours des siècles nos branches généalogiques.  Découvrir les origines de sa famille ne peut donc pas se limiter seulement aux noms, prénoms, métiers, mariages et nombres d’enfants de chacun de ses membres que l'on peut retrouver très facilement aujourd'hui grace à la mise en ligne  des registres paroissiaux et d’état civil par les archives départementales,   Connaître l’histoire de ses ancêtres est la base même de la généalogie. En effet, placer une personne dans son environnement permet de comprendre beaucoup mieux les évènements dont ils ont été les témoins et parfois même les acteurs directs et d'enrichir ainsi les petites histoires familiales, c’est pour cette raison qu’il est necessaire de compléter les recherches généalogiques avec l’histoire du  village lui même. Car si on peut  reconstituer cette histoire   avec des repères géographiques et historiques  on va considérablement augmenter l'interêt de nos généalogies. Essayer de reconstituer l’histoire du village c’est en quelque sorte  entrer  dans la vie quotidienne de ses habitants,  pour recomposer un passé et découvrir ce qu’étaient nos aïeux dans leur vie quotidienne. Les villages ont bien changé ces dernières décennies et il n’est pas possible d’imaginer ses ancêtres si l’on ne possède pas quelques renseignements plus précis .concernant; leur environnement, les évènements propres au village qui sont eux même tributaire de l’histoire du Béarn et du pays, leur cadre social,  le patrimoine communal bâti, l’habitat et les notables de chaque époque  Il est bien difficile d’imaginer aujourd’hui la vie rurale d’autrefois au village et dans ses hameaux qui il y a deux ou trois siècles comptait alors de nombreuses exploitations agricoles, des petits commerces, des auberges, des artisans, des écoles et de nombreux offices religieux et processions à chaque évènement dans la paroisse , enfin une vie locale surement très animée mais peut être pas si éloignée que celle que les plus anciens d'Arros ont connue dans leur jeunesse il n’y a pas si longtemps. Le 20 ème siècle a profondément modifié la société rurale d'Arros millénaire et j'ai le souvenir de mon grand père qui me racontait son enfance passé du coté du bois de Bié entre les deux guerres, des histoires d'un temps ou les routes n'étaient toujours pas goudronnées, l'électricité et l'eau courante n 'étaient pas encore installés dans des maisons au confort très rudimentaire, une vie à une époque  qui devait ressembler très certainement à celle des simples paysans  qu'étaient autrefois  ses lointains aïeux au hameau d'Arros. Des conditions de vie que l'on pouvait encore voir dans certaines fermes du village et des hameaux jusque dans les années 1970 où aucun aménagement n'avait été réalisé depuis leur construction deux cent ans plus tôt avec le sol  en terre battue et l'unique cheminée comme éclairage et chauffage.  Cette histoire d'Arros n'est qu'une première écriture de quelques évènements vécue par nos ancêtres qui sera corrigée, augmentée et documentée au fur et à mesure de la découverte de nouveaux faits venant enrichir le récit. 

     Beaucoup de choses ont déjà été écrites par les historiens régionnaux sur Arros dans l‘histoire du Béarn et  de son illustre famille pour le fief de la septième des grandes baronnies  du Béarn depuis le XIeme siècle. La vie de Bernard d’Arros, le plus célèbre d'entre eux, calviniste passionné et dernier baron de cette noble famille (ses fils étant morts avant lui dont un pendant une sortie au siège de Navarrenx) nous a donné de nombreuses pages de ses exploits pendant les guerres de religion qui ont ravagé le Béarn et la France à la fin du 16 ème siècle auprès d’henry III de Navarre et futur roi de France, son ami et suzerain. Je ne réécrirai pas ici l’ histoire des barons d’Arros si intéressante au demeurant et que l’on peut retrouver dans de nombreux ouvrages et publications mais bien celle du village lui-même et de ses habitants. Un village dont il fut absent pendant dix huit ans entre 1528 et 1546, très occupé à chevaucher et guerroyer auprès du roi  François 1er lors des guerres d'Italie qui est une période moins connu de sa vie comparée à sa résistance contre les troupes françaises à Navarrenx comme Lieutenant général du Béarn pour la reine Jeanne d'Albret. Je ne referai donc pas une fois de plus la généalogie des d’Arros et consorts ni le récit de leurs  présences dans l’histoire du Béarn jusqu’à la disparition du dernier baron de la branche ainée en 1579 mais bien celles des familles d'Arros, les relations avec leur seigneur et leur vie au quotidien au village . D' autres d'Arros  aussi se aussi sont illustrés plus tard loin du Béarn alors que la baronnie n'est  déjà plus la propriété de leur famille mais si ce n 'est le nom qu' ils portent en tant que descendants de branches cadettes qui elles ne se sont pas encore éteintes, ils n 'ont que peu d'intérêt direct pour l 'histoire du village. Cependant le nom de cette grande famille béarnaise va rester associé à celui de notre village et les événements qui suivront, prendront racines dans leur héritage indéniablement. La grande Histoire ne nous apprend que très peu de choses sur notre village et la vie de ses habitants, comme toujours elle a été écrite par les nobles et pour les nobles (d'autres histoires de village ont déjà été écrites racontant toujours les mêmes histoires l'alliance des petits seigneurs locaux ou l'on se pert un peu souvent  et de faits historiques aussi abordé maintes fois par les historiens locaux mais qui n'apporte pas de grande connaissance de la vie des gens ordinnaires) mais en ce qui concerne les manants et le petit peuple très peu d'informations en apparence ne sont parvenues jusqu'à nous et ont été rapportées même s’ils ont été pourtant les témoins de leur temps dans leur vie quotidienne d’évènements qui réunis bout à bout font la petite histoire que je vais essayer bien humblement de faire renaitre ici aujourd’hui. L' histoire d'un village qui semble avoir toujours été celle de simples paysans laboureurs et d'artisans modestes vivants de leur labeur et surtout très catholiques sortis tout droit de l'imagerie populaire du 19 ème et du début du 20 ème mais qui après avoir rechercher la moindre trace de leur présence dans les divers écrits ,et à ma grande suprise, on peut être persuadé qu'il n 'en a pas toujours été ainsi . Il semblerait qu'Arros ait été bien plus qu'un simple village béarnais semblable à tant d'autres  grace d'abord à la présence de ses illustres seigneurs où la communauté aura certainement profité à son niveau de cet atout pour se développer au niveau démographique, économique et culturel et qui aurait connu  son instant de notoriété entre la  fin du 16 eme siècle et le début du suivant. Mais l'extinction de la dynastie des d'Arros, la fin du protestantisme l'assassinat d'Henri IV et le rattachement du Béarn à la France seront dès lors les causes de son lent déclin qui fera retomber Arros au rang d'un petit village sans grande histoire mais avec cependant de nombreuses petites anecdotes et faits divers qu'ont pu vivre nos ancêtres qui seront rapportés ici. Plus de deux cents ans aprés ces évènements, le village refera de nouveau grandement parler de son baron et de ses habitants dans les gazettes nationales par leur refus de payer un impôt et les troubles qui s'en suivirent et  pour cinq arrosiens accusés de sédition, un petit séjour en prison. Tous les faits exposés  dans cette petite histore d'Arros seront bien sur développés, complétés et argumentés dans les divers chapitres du site avec le temps, ils sont les résultats d'un  travail de recherche où le plus petit détail peut offrir la perspective d'une étude passionnante sur un petit village béarnais pas si ordinaire que ça

       Les toutes premières traces d’implantation de population sur le territoire d’Arros se trouvent dans la charte de Gabas pour la fondation de Nay en 1147 faite en présence de Doat de Baradet et Guillemus dits sacerdos (le curé certainement) d’Arros et avec le consentement des habitants du village. Gaston le croisé fonda au début du XIIème siècle l'hopital de Mifaget avec le même consentement des communautés voisines dont celle d'Arros.  Mais ce n’est que plus de deux cents ans plus tard avec le  dénombrement général des maisons du vicomté de Béarn ordonné par Gaston Phoebus en 1385 que les noms des quarante quatre "ostau" d'Arros qui sont les maisons primitives de la paroisse apparaissent pour la première fois et dont on trouve encore aujourd’hui certainement quelques uns des descendants. Nous n’avons malheureusement que très peu de connaissance de la période du moyen âge des village béarnais si ce n’est  quelques procès interminables de voisinage pour des questions de territoire comme celui des Couts entre le baron Ramon d'Arros et les communautés de Saint Abit, Pardies et Baliros dès 1292 puis en 1559 avec Bernard, différent d'ailleurs toujours pas réglé dans les premières années du 19 eme siècle mais aussi de  pacage comme en 1418 qui seront récurrents pour la commune pendant les quatre siècles suivants. Il faudra attendre le 16ème siècle et l’avènement du protestantisme en Béarn pour commencer à voir apparaitre quelques noms d’habitants du village ayants pris part aux thèses de Calvin notamment. Arros deviendra dès lors un village entièrement protestant sous l’influence et la force aussi surement de Bernard d’Arros, protestant fanatique. Le catholicisme est désormais proscrit et il est défendu aux prètres de rester en Béarn "sous les plus grandes peines" à moins d'apostasier comme le fit le curé d'Arros qui sera parmi les apostats écclésiastiques du Béarn. C'est aux frères Bertran et Peyroton Salenave jurats du lieu et dont certains descendants s'illustreront plus tard que reviendra la tâche de gérer les biens confisqués aux églises catholiques d’Arros et Saint Abit en 1569 après l'épisode de Navarrenx et l 'interdiction du culte catholique dans le petit Royaume  dont les revenus seront affectées, entre autre, aux ministres protestants et au fonctionnement de l'academie d'Orthez. On trouvera aussi à cette époque quelques notables vivants au village dans l’environnement proche du baron  comme Jean de Marca, ancien d'Arros né vers 1490 et  bayle d'Arros entre 1538 et 1558 autrement dit le représentant du seigneur dans le village, de Jean d'Arros d'abord décédé vers 1540 puis  de Bernard son fils. Vivent aussi au village  les ministres du culte protestant souvent alliés aux grandes familles béarnaises possédant des abbayes laïques et dont les fiefs seront anoblis par la reine de Navarre mais aussi des notaires, des conseillers de la Reine et même un certain Guillaume Casenave pasteur d'Arros et  professeur de théologie de la prestigieuse académie protestante du Béarn d' Orthez dont nous reparlerons plus tard. On y trouve aussi  quelques   riches bourgeois marchands de Nay protestants auquels  les barons concèdent des terres comme au  bourdalat d'Arros très proche par l'ancienne route qui mène à Rebenacq où ils vont bâtir des fermes, défricher et mettre en culture les terrains et en particulier la vigne dans cette deuxieme moitié du 16eme siècle, une occupation déjà commencé au début de ce siècle et l'essor commerciale de la bastide de Nay avant sa destruction par le feu en 1543 mais surtout après avec sa reconstruction rapide grace à Bernard d'Arros qui à peine rentré d'Italie accepte le défit de rebatir la ville avec le concours de familles béarnaise de petite noblesse locales  mais aussi certaines extèrieures au royaume comme des tisserans venus d'Amiens pour y relancer les filatures,    ou certains membres de l'administration royale qui pour grand nombre d'entre eux se convertiront aux thèses de Calvin quelques années plus tard s'alliant même parfois avec les familles des Ministres du culte protestant. Il n'y avait jusqu' alors pas encore en Béarn d'habitat  dispersé ni hameau et l'agriculture y était presque ignorée, à l'exception de quelques moulins comme celui exploité par le meunier d'Arros Bernard de Bié vers 1500   et il est donc très probable que ces nouveaux et riches habitants soient ainsi à l'origine des propriétés agricoles dans les futurs hameaux d'Arros que l 'on retrouve encore sur les cartes de Cassini  au début du 19eme siècle. Il est presque certain qu'il devait y avoir en ce temps  une petite cour en sorte autour du Baron  entouré de quelques gens d'armes, principalement pendant l'absence de la Reine qui s'est réfugiée à La Rochelle au début des trouble en 1569,  et qui deviendra plus tard  un refuge tout au long des 17 et 18 eme siècle pour  les protestants réprimés pour leur confession sous la protection de leur seigneur et de leurs successeurs  huguenots eux aussi tres influants à la cour du jeune prince de navarre Henri III et futur Henri IV de france. Ce ne sont là que quelques exemples d’habitants  qui  ne manqueront pas d'intèrets pour de futurs recherches généalogiques et dont sont issus certaines familles toujours présentes dans la commune plus de quatre siècles après ces évènements, mais il y  eut bien d'autres figures de l'époque qui passèrent seulement ou demeurèrent dans l'entourage des Barons et de Bernard en particulier ce qui fait de cette période de l'histoire du Béarn et d'Arros   certainement la plus intéressante et passionnante à découvrir.

     Sous l’influence de la reine de navarre et d’Arros son lieutenant général, le Béarn et Arros particulièrement ont adopté la réforme de Calvin tandis que les guerres de religion touchent notre région où de nombreux villages sont détruits tantôt par les catholiques ou par les protestants comme à Asson, Pontacq et Nay . Mais curieusement il ne fait, dans les récits des historiens de l'époque,  aucune mention d’actes de vandalisme à Arros perpétrés par les différents belligérants pendant ce long et terrible conflit et ce, malgré la présence à la tête des protestants de Bernard le gouverneur et lieutenant du royaume de Navarre .Le village en 1569 ne présentait alors peut être pas un intérêt stratégique suffisant pour les soldats envoyées par Charles IX qui  retraversent le gave après avoir pillé Nay pour rejoindre Terride et le gros de son armée à Bizanos aux portes de Pau . Le capitaine Bonnasse de l'armée catholique qui tiendra encore la ville de Nay pendant le siège de Navarrenx reçu pourtant l' ordre d'incendier les demeures du baron d'Arros mais il s'enfuit à Tarbes devant l'avancée et le retour du Baron après la rédition et le massacre des troupes du roi de France retranchées à Orthez . Le château d'Arros tel que nous le connaissons aujourd'hui n 'a, pour sa partie la plus ancienne ,été construit qu'au milieu du 17eme siecle , une époque ou la famille d'Arros n'était déja plus propriétaire de la baronnie,  par Jacques de Gontaud Biron, le petit fils de Pierre,  qui ne l'a pas vu achevé d'ailleurs, surement sur les fondations d'une demeure rénové à la renaissance   plus modeste  et construite au fil des années par les différents barons depuis le début du millénaire avec probablement à coté une tour fortifiée comme on en trouvait une à Saint Abit . A quelques pas du château, il y avait l 'église ou temple, sur la propriété des Barons à laquelle les paroissiens accédaient par l'impasse du lavoir actuel où il y avait un abreuvoir alimenté par un canal et un petit chemin qui longeait celui-ci sur la propriété seigneuriale. Ce tout premier lieu de culte connu était certainement très ancien  datant peut être du 14 eme siècle, entourée par son cimetière dans lequelle reposaient les seigneurs du lieu et leur famille. Ce privilège de sépulture dans l'église qui est très courant en Béarn ne sera partagé étrangement au 18 eme siècle et jusqu'à son interdiction en 1776 qu'avec une seule autre famille d'Arros sans histoire particulière qui semble avoir abjuré le protestantisme dès milieu du 17 eme . L'armée catholique de Terride pendant sa conquète du Béarn et après avoir saccagé Nay ,ne s'est donc pas  détourné sur Arros pour rejoindre Navarrenx au plus tôt où le baron  d'Arros  s'était enfermé avec ses fils et ce qu'il  restait de partisans ainsi qu'une vingtaine de  pasteurs en attendant les secours de Mongommery et son armée envoyé par la reine . Après l'échec de l 'annexion du béarn par charles IX en cette année 1569 et en représaille des rebelles béarnais, le catholicisme est interdit dans toute la province et au village la vie  est devenu bien plus austère conformément au règles proconisées par les  Synodes, dont celui de Nay en 1576. Les pasteurs  formés dans les plus grandes écoles théologiques du royaume mais aussi de Genève, se succèdent dans le temple, l'ancienne église saint Jacques, situé a quelques pas du château sur les terres  du baron. Il est très plausible que ces ministres du culte très érudits pour l'époque  y aient consignés les naissances de la paroisse pour la première fois dans l’histoire d’Arros sur des  registres qui n 'ont pas été conservé malheureusement . Les catholiques eux ne les ayant surement jamais rédigés auparavant en se rappelant que le Béarn n’est pas encore rattaché au Royaume de France et que les ordonnances de Villers cotterêts de 1539 n’y sont donc pas observées concernant la tenu de registre de naissance. Malgré l’Edit de Nantes en 1598 et le retour de la liberté de pratiquer sa propre religion il faudra attendre encore quelques années et la mort d’Henry IV pour que les catholiques du Béarn retrouvent  ce droit  comme à Nay ou est célébré la première messe depuis 1569  par Messire Jean de Salette ,évèque de Lescar, dans la maison Bonasse (plus connu aujourd'hui sous le nom de maison Carré) le 3 juin 1612 et à Arros certainement un peu plus tard, Pierre de Gontaut- Biron le nouveau baron n'étant pas pressé de faire appliquer les lois rétablissant le culte catholique en son domaine et leurs biens confisqués cinquante ans plus tôt restitués seulement en 1620 après le rattachement du Béarn au Royaume de France. De nombreuses familles reprendront librement alors la pratique de l'ancien culte catholique abandonné depuis plus de quarante ans, le vieux temple sera rénové en 1617 et qui semble avoir été encore utilisé par les réformés longtemps après , et les deux confessions cohabiteront dans le village avec les restrictions grandissantes pour ceux de la religion prétendue réformée au fil des années jusqu’à la fermeture forcée du dit temple en 1669 n'y ayant plus les dix chefs de familles nécessaires pratiquantes puis à la révocation de l’édit de Nantes en 1685 avec l’interdiction de pratiquer leur religion.

     Si l’histoire d’Arros, d’après les nombreuses publications et sites internet traitant du sujet, se termine souvent avec l’extinction de la branche mâle des barons d’Arros, celle de ses habitants commence dès lors à être mieux connue associée très souvent aux questions religieuses. La baronnie a changé de maître, Elisabeth la petite fille de Bernard l’a portée en dote à son mariage avec Pierre de Gontaut-Biron, seigneur de Rebénac, et les réformés y demeurent nombreux encore au village sous sa protection et celle de ses descendants jusqu’en 1671 date à laquelle ou une autre très ancienne famille béarnaise huguenote, elle aussi, les d’Espalungues, s’installe au château suite à la vente de la baronnie en faveur de Daniel d'Espalungue. Les  rapports entre les habitants et leur nouveau seigneur sont plus nombreux et mieux connus dorénavent. Les curés nommés par la famille d'Abbadie de Livron, les abbés laïcs d'Arros, ont repris possession de l’église et malgré les brimades et conversions volontaires ou non à l’ancien culte depuis la révocation de l’Edit de Nantes, les nouveaux convertis restent suspectés jusqu’au  nouveau baron lui-même qui d'après une dénonciation en 1700 tenait "une conduite fort suspect à la religion", certains ne se soumettront jamais à abjurer et iront jusqu'à l'exil avec plus ou moins de fortune et finiront même aux  galères pour deux d'entre eux. Mais Arros sera encore une terre où les protestants continueront de vivre leur foi en cachette en dépit des dénonciations et des lois contre ceux de la R P R et ce jusqu’à l 'édit de tolérance de Louis XVI, puis la révolution et la liberté de culte "retrouvée". Durant tous le 18eme siècle, on trouve encore de nombreuses preuves de leur présence et de leur activité au sein de la paroisse et qui ne manquera pas de provoquer quelques conflicts avec les catholiques comme par exemple les plaintes d'habitants qui soupçonnaient les jurats du lieu d'être protestants au milieu des années 1730 ou les rencontres en secret de 1759 entre le prosélyte Dominique Chéruques de Mirepeix  et les derniers huguenots d'Arros dénoncés par le sieur Moncaubey le curé de l'époque. D'autres faits concernant des troubles opposants catholiques et protestants seront aussi rapportés plus tard par le curé Jean Bonnecaze, de Pardies, dans ses "Histoires particulières des villages du Béarn". Malgré cela, longtemps après la révocation certaines familles abjurent encore leur foi pour souvent pouvoir se marier officiellement et reconnaitre les enfants issus de leur union comme héritiers, une conversion de façade du moins pour une reconnaissance sociale.

     A partir de cette époque il commence à y avoir un nombre  important de documents et  d’archives comme des censiers et terriers et d'autres documents tres intérressant pour la connaissance des biens des familles dès le XVII ème siècle et dont je reparlerai plus loin, mais Il faudra attendre 1693 pour qu’enfin les registres paroissiaux d’Arros fassent leur apparition et qu’on connaisse vraiment mieux les habitants d’Arros et commencer un sérieux travail de  généalogie. Le premier feuillet n’est poutant pas un original, les actes de naissances et décès entre 1693 et 1700 y ont été recopiés au milieu des années 1720. C’est malgré tout un document essentiel qui permet de faire la liaison entre l’époque d’avant 1685 soit la fermeture des cinq derniers temples du bearn et les conversions massives en Béarn et le début réel des transcriptions complètes sur les registres à partir 1724, mais il est très simplifié et présente aussi quelques erreurs commises par Jean Peyre le curé d’Arros de l’époque en le recopiant. Il existe aussi quelques feuilles isolées provenant d'un registre ancien qui avait déjà disparu  dès 1750  mais très endommagées concernant l’année 1717 en autres. Le 12 février 1724 marque donc le début des transcriptions complètes des baptèmes, décès mais aussi des premiers mariages dans la paroisse à l'exception de quelques contrats  antérieurs déposés chez les notaires de Nay et malgré quelques taches qui rendent illisible le texte parfois le curé semble s'être appliqué à sa rédaction. Des recherches supplémentaires dans les archives des proches villages  sont nécessaires en ce qui concerne de potentiels actes antérieurs à ceux de 1724 et 1693 d'habitants d' Arros y ayant eut des liens familiaux. Les archives de Saint abit présentent là quelques intérèts pour certains actes du début de ce siècle en rapport avec des personnes originaires d'Arros, tandis que celles de Bourdettes ou de Pardies étant plus récentes n'apportent que très peu d’informations complémentaires pour cette période précise contrairement aux registres de bosdarros, Asson, Bruges et surtout de Nay où l'on peut trouver une quantité importante d’actes concernant les familles catholiques d’Arros au XVIIeme siécle. Au rétablissement du culte catholique en Béarn quelques paroisses seulement  conserveront leur temple comme dans notre village compte tenu du nombre de pratiquants et ce jusqu'à sa fermeture définitive en 1669  comme la plupart, d'autres seront même détruits  et cinq d’entre eux seulement épargnés pour quelques années encore. Celui de Nay fut préservé jusqu'en 1685 , obligeant ainsi les habitants protestants du lieu mais aussi de Saint Abit et des villages circonvoisins ou une communauté réformée non négligeable existe encore, à se déplacer pour y enregistrer leurs naissances uniquement comme ils l’ont toujours fait selon les rites de leur foi. C’est grâce à ces registres qui ne sont pas des originaux mais ayant été conservés jusquà aujourd'hui qu’on peut connaitre très précisement la majeure partie des dernières familles protestantes encore présente à Arros pour la période 1669/1685 puisque  légalement à partir de cette date il n y aura désormais plus de protestants officiellement dans le royaume de France. Ce livret n’est toujours pas accessible dans les archives en ligne du département mais après l’avoir consulté et recopié intégralement en salle de lecture des archives départementales, il se trouve être une source majeure pour mes recherches généalogiques et dans la connaissance des habitants d’Arros avant 1693. Nay possède aussi dans ses archives les registres complets des naissances des protestants jusqu’en 1668 dont les familles sont alors tres souvent alliées à celles d’Arros et dont le premier acte de naissance daté du 16 février 1618 est celui d’un habitant d’Arros nommé Jacques Palette, mon aïeul au 14eme degré. Avec tous ces registres ce sont des noms et des lieux et même des métiers qui font sortir le petit peuple de l’anonymat et entrer dans l’ histoire si modeste soit elle de leur village.

     Le 18 ème siècle verra une augmentation de la population importante à Arros pour atteindre un pic à l’époque révolutionnaire. Les différents prêtres de la paroisse remplissent alors les registres plus ou moins bien devenus obligatoires en double exemplaire dans les communes du Royaume suivant la déclaration de 1736. Les arrosiens naissent, se marient et meurent pendant tous le siècle et  malgré les épidémies, les guerres et tous les fléaux naturels qu’ils vont devoir subir ils vont pourtant prospérer. Viennent alors les années précédant la révolution où s'accumulent les crises, il va faire très froid, la grêle détruira en grande partie le village et ses cultures en 1778, les orages sont dévastateurs et les inondations catastrophiques sans compter sur l’épizootie de 1775 qui à elle seule tuera 80% des bovins comme dans tous le Béarn. Il en résulte une pénurie de main d’œuvre et une augmentation des salaires et des paysans qui s’appauvrissent. L’insécurité progresse dans la campagne d‘Arros, les habitants n'étant pas autorisés à porter  d'armes  pour se défendre   contre les  brigands et les bêtes sauvages qui prospèrent en Béarn. Et puis il y a les impôts que l’on doit au seigneur et ceux au curé mais aussi les corvées au moulin ou la construction d’une nouvelle route de Nay à Rebénacq commandée par l’intendant d’Etigny qui aura de graves  conséquences  sur les finances d’Arros pour des décennies. La vie est dure en Béarn quand s’ouvrent les états généraux à Versailles où le tiers état présente les doléances du peuple au roi. Réunis quelques temps plus tôt dans la maison commune du village, les arrosiens eux aussi ont formulé leurs doléances, qui seront rapportées au roi en retard par les députés béarnais pour la petite histoire, par le dit Sieur Jean Prigada, faisant références en grandes parties aux taxes, impôts et corvées qu’ils jugent pour la plupart injustes. Les événements parisiens du 14 juillet 1789 n 'auront surement pas autant d'impact sur la population   que  l’abolition des privilèges un mois plus tard, privilèges que  le baron et son fils légitimiste notoire  ne voulurent pas  perdre aussi facilement comme en témoignent leurs nombreux procès pendant la première moitié du 19eme siècle faits contre la commune et ses habitants. En septembre 1790 le tocsin sonnera contre le seigneur a propos des communaux et malgré cela les d'Espalungues possèdent encore après les années révolutionnaires les titres de propriétés (environ 20% du territoire d'Arros)  et privilèges que les arrosiens n'ont pas pu détruire  pendant la journée du 4 aout 1789 et qu'ils présenteront à l'occasion pour justifier leurs légitimes droits. 

    Pendant les dix années suivantes les arrosiens vont élire leurs agents municipaux  et adjoints pour deux ans par les citoyens actifs, soit ceux payant suffisamment d’impôts, c’est pourquoi on retrouvera plus ou moins les mêmes élus que les jurats de l’ancien régime à la tête de la commune. Pierre Bernis Miramon,ancien 1er jurat depuis 25 ans, est le premier d'entre eux de 1789 à 1791. Les conseillés municipaux, eux, sont nommés. Avec la nouvelle constitution de 1799 et ce jusqu'à l'instauration de la troisième république en 1871 et le suffrage universel, exceptées les trois années qui suivent la révolution de 1848,  le maire est maintenant nommé par le préfet comme l’adjoint et le secrétaire greffier rédige les registres des délibérations communales où il consigne de façon très précise tous ce qui concerne les finances, le culte, les procès et litiges, les travaux communaux, l’éducation ainsi que les faits divers de notre village. D’autres registres manuscrits existent depuis le XVII ème siècle dans notre commune qui ont été épargnés par l’incendie des archives départementales en 1908 qui a détruit en grande partie les archives post révolutionnaires des villages du département. C’est une énorme perte pour les chercheurs, toute la mémoire d’une époque si riche en évènements perdu à jamais. C’est aussi une chance pour notre commune d’avoir encore une quantité de vieux manuscrits depuis le XVII ème comme des cenciers, des terriers et bien d’autres précieux documents pour les historiens On y trouve ainsi déposé les registres des comptes et délibérations de l’ancien régime et ceux des années 1790/1798 et 1838/1866 mais malheureusement toutes ces archives déposées sont encore dans les cartons et ne peuvent toujours pas être consultées. Elles sont en mauvais états et les archivistes du département n’ont pas les crédits pour les rénover et les mettre à disposition des lecteurs et cela pour une durée indéterminée.Cela promet pour de futurs chercheurs encore de nombreuses découvertes sur l' histoire  d'Arros  qui viendront compléter mes travaux en espérant bien sur que je puisse aussi y avoir accès  un jour pas trop lointain. A l'aube du 19eme siècle, les arrosiens font leur apprentissage de la démocratie par leur participation aux choses publiques de leur commune. Les années révolutionnaires sont passées et le baron même s'il reste dans son domaine et prend part  personnellement aux affaires, n'est plus le seigneur et maitre absolu d'antant.  Il n est plus exonéré d'impôts et ses privilèges sont contestés par les habitants.L'histoire d'Arros qui jusque là s'était en grande partie construite sur le fait religieux et la vie de son baron, donne désormais la place principale à ses habitants qui prennent en mains leur destinée et celle de leur village. En quelques années seulement et au gré des changements des pouvoirs au niveau nationnal recurants ils ont appris à être des citoyens qui à l'image de la france ont aussi des opinions politiques divers. Républicains, Bonapartistes ou royalistes se succèdent aux affaires de la commune qui sont traitées avec les mêmes soucis d'économie car les ressources communales sont très limitées. On peut retrouver dans les délibérations de cette époque les témoignages de nombreuses questions  que les maires et conseillers eurent à traiter les premières années après la fin de l'ancien régime et qui feront plus tard l'objet d'une histoire dans l'histoire vu la quantité d'information qu'elles nous offrent.

     Ce siècle voit le village prendre l'aspect qu'on lui connait encore aujourd'hui où des grands travaux publiques déjà envisagés sous l 'ancien régime et passé les années de troubles révolutionnaires sont mis en route. La nouvelle église depuis longtemps déjà discutée pour remplacer le vieux temple en ruine et le cimetière régulièrement innondé sur la propriété du Baron sont édifiés sur l'emplacement généreusement mis à disposition par  ce dernier, une nouvelle mairie est construite à la place de l'ancienne maison commune très délabrée, elle aussi, y incluant l'école communale dans le bâtiment ainsi que de grands travaux routiers se poursuivent à la suite des projets voulus par l'intendant d'Etigny sous l'ancien régime et  pour faciliter aussi l'acheminement des pierres extraites des carrières très exploitées pour la réalisation de nombreux ouvrages en Béarn. Le château, lui aussi, est agrandi avec la construction d'une nouvelle tour peut être même avec les pierres de l'ancienne église démolie et  comme déjà commencé à la fin du 18eme siècle  dans toute la plaine de Nay, Arros n 'échappe pas à la frénésie de  constructions de nouvelles maisons profitant de l'enrichissement des paysans avec notamment la culture du maïs qui devient intensive. C'est de cette époque donc que date la construction de la maison commune et l'école (entre 1837 et 1840), les lavoirs (entre1822 et 1836) et toutes les belles et symétriques fermes dites béarnaises du village et de ses hameaux dont la confection marque une certaine aisance  et empreint de classicisme architectural venant remplacer les maisons plus modestes dont certaines sont encore en torchis construites au cours des siècle passés et de conception très différente dont il reste encore à Arros sur la route de Pau une de ces anciennes construction du début du 17 eme siècle avec sa petite entrée sur pignon  et un agencement intérieur dans la profondeur de l'édifice, cela sur un seul niveau en terre battue comme dans la plupart des maisons de l'époque. Les ouvertures s'agrandissent aussi et les chassis bois viennent remplacer les croisés en pierre pour l'utilisation de volets extérieur mais aussi pour être moins imposable sur les portes et fenêtres, la nouvelle taxe créée sous le Directoire en 1798.

   L'autre fait marquant de cette époque qui va toucher de nombreuses des familles du village et bouleverser l'équilibre économique et social de ses habitant est la toute nouvelle conscription mise en place à la révolution. Si par le passé seulement quelques jeunes choisis par les jurats se trouvaient enrôlés dans les armées  comme dans les anciens régiments des bandes béarnaises depuis la fin du 17eme siecle, la première république et surtout l'empire Napoléonien nécessitent l'incorporation de soldats en grandes quantités. Il sont donc nombreux les hommes de vingt ans à partir loin de leur béarn natal, soldats de l'an II après la levée de masse de la jeune république ou de l'empire et qui n'auront pas tous le même sort. Certains disparaitront sans plus aucune nouvelle d'eux pour leur famille, prisonniers ou tués sur des champs de bataille si éloignés et malheureusement non retranscrits sur les registres d'état civil, d'autres plus chanceux rentreront au pays tout auréolés de gloire surement pour avoir survécu à Valmy ou Austerlitz et pour trois d'entre eux au moins l'honneur de recevoir en 1857 la médaille de Saint Helène avec une pension pour leur participation à ces campagnes. Il y eut à Arros des réfractaires et déserteurs aussi ,fuyants les combats ou la conscription comme dans  toutes les Basses Pyrénées  qui se trouve  être parmis les premiers des départements français en ce qui concerne les défections. Les béarnais ne se sentent surement pas très concernés  par ces guerres  lointaines aux frontières du nord  et les maires des communes rurales ne seront pas très collaboratifs non plus dans leur recherche de nouveaux conscrits. Celui d'Arros alla jusqu'à pretexter  la perte de registre pour justifier l'absence  ou le peu de conscrits recensés  et plutôt discrets lors des réunions d'enrôlement en vue du tirage au sort mis en place en 1804 par un décret impérial pour leur désignation. Après la défaite de l'empire le service se veut volontaire mais  à partir de 1818 les appelés sont de nouveau tirés au sort pour un service de six ans cette fois où ils peuvent se faire remplacer  contre une compensation financière donné à la famille du dit remplaçant  en échange de leur engagement. Les arrosiens sont désormais présents dans tous les conflits du 19eme siècle  comme en témoignent les transcriptions dans les registres d'état civil  de leur acte de décès ou à l'occasion de leur mariage alors en permission dans leur foyer. Ces transcriptions peuvent donner une idée du nombre important d' appelés ayant participé entre autres à la conquête de l'Algérie à partir de 1830, à la guerre de Crimée en 1853 mais aussi à l'expédition d'Espagne de 1823  et même certains en Guyanne et  Martinique. Il faudra donc faire des recherches supplémentaires dans les archives militaires pour connaitre la totalité des soldats partis d'Arros et qui eux avec plus de fortune en sont revenus ou ceux morts au combat car les transcriptions ne sont que celles d'actes transmis par les hôpitaux annonçant le décès d'un soldat survenu après très souvent une maladie comme la variole ou des problèmes pulmonaires qui tuèrent bien plus que les conflits eux même. Enfin les arrosiens servirent dans les armées pendant la guerre franco-prussienne de 1870 et  les  évènements de la Commune de Paris et de Lyon en 1871, les derniers conflits avant la Grande guerre et sa mobilisation générale d'où plus de deux cents hommes furent appelés à l'activité et qui pour quarante  trois d'entre eux l'issue fut fatale.

Le tout premier recensement nominatif des habitants du département et d’Arros n'a été fait qu'en 1821, jusque là nous ne disposons de seulement quelques censiers et terriers qui font le dénombrement des maisons et possessions  des familles qui composent le village. Les plus anciens ne sont toujours pas consultables mais nous avons à disposition la liste des familles et de leurs terres faite en 1716 et qui a servi pour le paiement de la prémice pacaire au profit du curé Raymond Gré en 1750 et celle faite en 1806 pour le celui des impôts, la seconde étant  un copier- coller de la première à quelques ajouts près en ce qui concerne les noms de famille ce qui laisse penser qu' il y a eut très peu de mouvement de population durant cette période. On dénombre 188 familles contribuables en 1806 contre 126 un siècle plus tôt mais le compte n'est pas tout à fait exact parce que certaines d’entre elles non propriétaires sont dispensées du paiement de par leur indigence ou par la situation sociale particulière de certaines familles béarnaises que nous détaillerons plus tard. Les domestiques et leur famille ne sont pas non plus comptabilisées ici, ni même le baron d’Espalungue qui sous l’ancien régime ne paie bien entendu aucun impôt. Et puis il y a quelques fermes du territoire de Bosdarros qui ne seront rattachées à Arros qu' apres la révolution. Dans l’espace de trois générations la population n’a  donc pas vraiment changée ni en nombre ni en possessions foncières pendant plus d’un  siècle et les statistiques données par les différentes études de population en Béarn semblent toujours sous estimées par rapport au nombre réel d'habitants. Elles ne tiennent pas compte des particularismes de la société avant la révolution et ses traditions. Pour chaque maison il est souvent compté que 3,5 ou 4 personnes vivent sous le toit familial mais il semble qu’il y en avait surement davantage, puisque bien souvent trois générations partageaient le même foyer ainsi que les gens de maisons et autres ouvriers agricoles pour les familles les plus aisées. En remontant le temps jusqu’aux années 1720 soit au début de la rédaction complète des registres paroissiaux on s’aperçoit que les familles existantes sont en très grande majorité toujours présentes cent ans plus tard .Ce sont là les familles historiques d'Arros avec lesquelles ma famille est alliée de près ou de loin pour la plupart d'entres elles et qui seront détaillées sur ce site. Les maisons se sont transmises d’une génération à l’autre indifféremment au fils ou la fille ainé suivant les coutumes familiales traditionnelles dans les Pyrénées. Les habitants s’allient, selon leur statut social  et leurs intérêts financiers pour préserver le patrimoine familial  mais aussi religieux ou les familles de nouveaux convertis  se marient exclusivement entre elles, très souvent avec leur proche voisin, au village ou dans ceux environnants. Ce système de transmission du patrimoine et donc du nom de maison va perdurer jusqu‘à la révolution qui met fin au droit d’ainesse. L’exode rurale, les conscriptions et les nouveaux résidants vont alors changer toutes les habitudes ancestrales au cours du XIXème siècle, les maisons changent de propriétaire, un grand nombre d’autres vont être aussi construite à cette époque qui a pour conséquence au point de vue généalogique de rendre les arbres de plus en plus complexes. De nouvelles familles viennent grossir la population du village en ce début de 19eme siècle ou le manque de mains d'oeuvre se fait sentir dans l'agriculture mais surtout dans l'exploitation intensive des carrières, les jeunes hommes  ayant quitté le village  les guerres révolutionnaires et de l'empire et n'en reviendront parfois pas ou ceux aussi refusant la conscription et la misère ayant émigré en Amèrique. On doit alors pour se marier chercher mari ou femme au delà des circuits traditionnels. Les registres d’état civil sont désormais très détaillés et avec les tables décennales il devient aisé de faire son petit arbre familial ascendant pour rechercher ses ancêtres directs ou de retrouver tous ses cousins et ainsi faire un arbre descendant au risque de se balader un peu partout en France ou même dans le monde. Si au terme des recherches il se trouve quelques aïeux nés à Arros à la fin du XVIIIème siècle il y a de grandes chances que l’on puisse retrouver leur filiation sur trois générations supplémentaires avec les registres paroissiaux et même encore bien plus avec un peu de chance pour certaines familles dont l'origine remonte au 14eme siècle voire plus ancienne encore. Dès lors, tout devient plus compliqué, les registres paroissiaux n’étant pas aussi bien tenus que seront ceux de l’état civil malgré les instructions des ordonnances royales de 1736. Il y a aussi des pertes comme par exemple les feuillets de l année 1767 qui ont disparus des registres sans raison apparentes. Les différents curés de la paroisse n’enregistrent pas toujours non plus les actes dans les règles et la plupart du temps la filiation y est absente pour les mariages ou les décès, mais ils présentent cependant l’avantage pour les naissances d'en connaitre les noms des parrains et marraines qui dans de nombreux cas ne sont autres que les oncles et tantes ou les grands parents du baptisé. Ceci expliquant le manque d’originalité quant au choix des prénoms dans les familles d’une génération à l’autre. A Arros, ceux à la mode au XVIIIème siècle sont, on ne peut plus classiques, ce sera Jean, Pierre ou jacques pour les garçons, Marie ou Jeanne pour les filles qui représentent plus de la moitié des nouveaux nés. Il y trouvera même le cas d’une famille qui donnera à ces cinq garçons le même prénom de Jean.   Le choix du nom de famille aussi présente quelques fantaisies parfois au sein d’une même fratrie où les enfants peuvent avoir des noms différents comme celui de la maison de naissance, celui du père ou de la mère et il arrive parfois que l’on lui donne celui du parrain ce qui ne facilite pas non plus les recherches. Et puis on y trouve toute sorte d’originalités comme par exemple ces paroissiens qui ne meurent jamais, ces enfants illégitimes, ces bâtards, des changements de prénoms et toute une panoplie de curiosités que l’on croise au fil des pages des registres. Pas facile dans tous ça de s’y retrouver mais c’est aussi ce qui rend les recherches passionnantes et notre village unique   dans la région.