Soldats et conscrits

 

8 octobre 1800

Arros, le 16 vendémiaire an 9 

Monsieur le maire de la commune d’arros (Grilhou)

au  Préfet des Basses Pyrénées

      Nous accusons, citoyen Préfet, la réception de votre lettre du 3 vendémiaire an 9 concernant les parents des conscrits chez lesquels ont été placé des garnisaires qui refusent de payer le montant des frais  de  garnison, je vous préviens qu’un refus semblable n’a pas eut lieu dans cette commune, mon zèle à vous seconder vous convaincra d’avance que je mettrais en usage les moyens que vous m’indiquez  si par la suite il se trouvait quelques récalcitrants

Salut et respect

    Le système des garnisaires était  un principe par lequel  les  familles des réfractaires et  déserteurs devaient loger des militaires à leur frais ou en assurer l’hébergement. Cette lettre prouve qu’il y avait dans notre village quelques insoumis en l’an 9 comme dans tous le département des Basses  Pyrénées qui passe pour être parmi ceux où l’on trouve le plus de récalcitrants qui utilisèrent tous les moyens illégaux pour échapper à la conscription. ( mariage, mutilation, tromperie sur l’identité etc…..)  

 


27 octobre 1802

     L’an onze de la république française et le cinq brumaire, les conseils municipaux des communes de saint Abit, Bourdettes et Arros assemblés en la salle de la mairie d’Arros d’après l’invitation du maire qui leur a donné connaissance que l’objet de leur réunion est principalement de recevoir et de statuer sur les réclamations des conscrits de l’an 9 et de l’an 10 qui se prétendent hors d’ état de soutenir les fatigues de la guerre et pour déterminer le mode d’après lequel seront désignés tant les conscrits qui devront entrer de suite dans le cadre de l’armée, que ceux qui devront rester en réserve.

Le conseil de désignation ainsi constitué considérant que personne ne s’étant présenté pour faire des réclamations, arrête que le mode de la désignation demeure adapté comme le plus propre à remplir le vœu de la loi et que les conscrits des dites deux classes des communes de saint Abit, Bourdettes et Arros seront de nouveau invités à domicile à se trouver le douze du présent mois à deux heures pour prendre connaissance des articles de la loi qui les concernent.

  Fait à Arros en la salle de la mairie le 5 brumaire an onze


Déserteurs sous l'Empire

     Depuis le début de la révolution, les départements frontaliers de l'Espagne ont été traditionnellement des zones d'insoumission à la conscription. Près de 40% des conscrits des Basses Pyrénées furent réfractaires ou déserteurs et notre village  n'échappa pas à cette "tradition" régionale.  Il furent  aussi très nombreux à fuir leur incorporation de force facilité par les montagnes et l'Espagne toute proche voire même l'Amérique du sud et pour certains être aussi tentés par la pratique de la contrebande. Pour chacun d'entre eux il sera fait le récit de leur parcours militaire et  épopée parfois dans des articles ultérieurs sur le site.

 

Liste de déserteurs entre 1806 et 1815

Petroix Raymond

Casanave Raymond

 Bié Darré Jean 

Allemane Jean

Domingine Pierre

Paris dit Sabaté

Petroix Laborde Dominique

Labiste Jean

Domenjolle Salenave Pierre

Médebielle Lanusse Pierre

Hourcade Jean

 Domecq Jean

Ladebat Pierre

Laguilheme Barthémély 

Soulé Jacques

Ramongassié Jean

Barbé dit Narbonne jean

Cazaux Pierre

Laguilheme dit Ladessus Bernard

Laragnouet Jean

Hourq dit Cazamajou Jacques

Somededougé dit Andreu Pierre

Barrère Alexis

Rioupeyrous 3ème né

Liste à suivre.....

 

Remplacement militaire

      Le 13 décembre 1837, devant Jean Honorat Duclos, notaire royal à la résidence de Nay, chef-lieu de canton et les témoins bas nommés. Ont comparus : Pierre Allemane, lainiers, demeurant à Arros agissant tant en son nom qu’au nom de Raymond Allemane son fils né le 16 mai 1815 pour lequel il se porte fort,  d’une part. Jean Laroche, fils second né, d’état de charron, né et demeurant à Nay d’autre part. Lesquels ont dit que le dit Raymond Allemane fils ayant été atteint par le sort pour le service militaire dans la classe de mil huit cents trente cinq. Le dit Allemane père, ayant proposé au dit Jean Laroche de remplacer son fils pour le dit service militaire, ce qu’il a accepté : il a été agréé par le conseil de révision du département des Basses-Pyrénées. Le dit Jean Laroche a contracté l’engagement de remplacer le dit Allemane moyennant une somme de onze cents francs que le dit Allemane père lui a compté et réellement délivrée en espèces du cours, vérifiées et retirées par le dit Laroche à la vue du notaire. Au moen du dit paiement le dit Jean Laroche s’oblige de remplir à l’engagement par lui contracté en homme de bien et d’honneur et de mettre ainsi le dit Allemane fils à l’abri d’être rappelé pour le service militaire sous les peines de la loi.

 

 
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