Lettres envoyée à sa famille par Edouard Lanusse avant et pendant la guerre de 14/18
Première partie
Lille, le 9 juillet 1913
Carte à Mr Noutz Marcellin au Carmel de Bethleem
Cher cousiot,
Vos prières sont puissantes devant Dieu ; je viens d’être reçu bachelier, malheureusement je n’ai pu décrocher aucune mention malgré tous mes efforts. Il est vrai qu’on s’est montré assez sévère même pour l’oral puisqu’à mon bureau la moitié seulement ont été reçu. Je ne vous dis point autre chose car je vous parlerai bientôt de vive voix. Le bonjour à Bernasconi pour son aimable lettre.
Edouard Lanusse
Bethleem, le 5 octobre 1913
Bien chère sœur,
Combien j’ai douce souvenance
Du joli lieu de ma naissance
Ma sœur, qu’ils étaient beaux ces jours
De France
O mon pays, sois mes amours
Toujours
N’est ce pas chère sœur qu’ils étaient beaux ces jours que nous avons passés ensemble auprès de notre mère. Hélas, ils ne sont plus.
Ainsi tout passe, tout s’efface
Ainsi nous-mêmes nous passons
Sans laisser nulle trace
Sur cette mer ou nous glissons
Non, tout ne s’efface pas, il reste au moins le souvenir, et quel doux souvenir !
O lac, rochers muets, grottes, forêt obscure,
Vous que le temps épargne et qu’il peut rajeunir
Gardez de ces beaux jours, gardez belle nature
Au moins le souvenir
Mais que dis je ? Le bon Dieu ne nous a pas créés pour nous faire jouir ici bas. Et la maxime pour nous doit être « La croix ici, la joie la haut, l’amour partout » Oui supportons patiemment toutes les épreuves que le bon Dieu nous envoie. Offrons lui au commencement de la journée, avec nos cœurs, tous les travaux, toutes les œuvres , toutes les pensées, tous les désirs que nous pourrions avoir durant le jour en expiation de nos fautes. Continue à faire tes fréquentes communions comme par le passé. Continue à te dévouer pour tes petits élèves ; toutefois ne commets pas d’imprudence et ne vas pas tomber malade. Ne fait que ce que te permet ta santé déjà si faible.
Et maintenant tu vas me dire si le jour de mon départ il n’est pas arrivé à Coublucq des cartes venant de la Belgique, si vous avez reçu toutes les lettres que j’ai envoyées depuis le Portugal, ainsi que le journal arabe. Tu vas me raconter in extenso comment c’est passé la communion solennelle à Coublucq ; est ce que Marcelle était parmi les communiantes etc .etc…Tu me diras comment tu as laissé maman, est elle en bonne santé ? et Joseph ? Comment as-tu fais le voyage à Dognen ? Je suis impatient de savoir tout cela, surtout donnes moi des nouvelles de ta santé. Il faut que tu te soignes, n’épargne rien pour rendre ta santé meilleure. Prends des choses fortifiantes et fais quelques bonnes promenades. Cela te rendra forte.
Une autre recommandation : tu dois me répondre dorénavant aussitôt que tu as reçu mes lettres parce qu’autrement le temps serais trop long. Regarde en effet, si je t’écris par exemple un mercredi, la lettre partira de Jaffa que le mardi suivant, ça fait déjà huit jours plus huit qu’elle mettra pour traverser la méditerranée plus deux encore qu’elle mettra de Marseille à Dognen. Ca fait dix huit jours si je ne me trompe. Donc en supposant que tu répondes immédiatement, il y aura cependant un mois d’intervalle depuis que je t’aurai écrit. Veille donc sur ce point si tu ne veux pas me laisser dans l’impatience de recevoir de tes nouvelles.
Je vais chaque dimanche à la crèche et tu peux bien penser que je ne t’oublie pas. J’ai été aussi au saint Sépulcre et j’ai eu le bonheur de communier au calvaire à l’endroit même ou Notre Seigneur a été crucifié. Quel est triste la Palestine ! Qu’elle est triste. Toujours un soleil implacable, un sol dénudé et couvert de rochers sans verdure, sans culture, rien que des oliviers, des figuiers, des grenadiers et cependant qu’elle est belle pour le chrétien ! Que de sentiments attendris l’envahissent lorsqu’il passe par la Voie Douloureuse, la même que N.S a suivi pour se rendre au calvaire ! Que de consolation aussi n’éprouve t’il pas à la Crèche et dans une foule de lieux sanctifiés par Jésus, Marie et Joseph. Ici c’est une fontaine ou Marie s’est désaltérée, la c’est la grotte des pasteurs ou les anges annoncèrent aux bergers la naissance de Jésus, ailleurs c’est la grotte du Magnificat etc….
Mais il faut que je parle de notre maison. C’est la plus belle des environs. On estime qu’elle vaudrait deux millions de francs. Elle est construite en pierre et seules les portes sont en bois. Les murs ont une très grande épaisseur en sorte que la fenêtre et le contrevent ouvert réussissent à peine à couvrir la largeur. Cela est d’un grand avantage car ainsi l’intérieur est toujours frais. Les chambres sont très spacieuses et très hautes : deux immenses corridors superposés nous servent le soir de lieu de récréation. Enfin, notre maison ressemble un peu à ces antiques manoirs ou parfois le silence lui-même effrayait. Il ne manque que les légendes du haut de la terrasse (toutes les maisons en Palestine ont des terrasses) on aperçoit tout Bethleem, malheureusement nous ne pouvons pas jouir souvent de ce point de vue mais on offre ça au bon Dieu.
J’oubliais de te dire qu’à quelques pas de nous se trouvent les Carmélites ; elles sont au nombre de dix neuf je crois et le plus grand nombre est du midi de la France. C’est dans leur église, la plus belle de Palestine, que nous allons entendre la messe et les offices ; ce sont nos pères d’ailleurs qui la desservent puisque même notre maison a été construite aux frais de la fondatrice du Carmel, Mlle Saint Cricq d’Artigau.
Mais c’est mon tour maintenant. Je vais passer dans quelques jours probablement, le conseil de révision devant le consul de Jérusalem. Il est père et il est fort probable que j’aurai un sursis de cinq ans en sorte aue je viendrai te voir encore une fois en France. J’aurai bien voulu t’envoyer un chapelet comme je te l’avais promis, mais n’y compte pas pour l’instant car je ne puis pas.
En attendant de recevoir beaucoup de choses en détail, je t’embrasse bien affectueusement.
Edouard Lanusse
Au Carmel de Bethleem
Par Jérusalem
Palestine
Bethleem le 14 janvier 1914
Chère soeurette,
Eh bien ! Cours-tu encore sur les tapis de neige. Moi, je ne puis en faire autant, la neige est quasiment inconnue dans ce pays. Ce n’est peut être pas un grand mal mais elle est avantageusement remplacée par un vent violent qui est d’ordinaire assez frais et contre lequel il ne fait pas bon lutter. Heureusement il ne souffle pas très souvent, du moins avec violence, et alors ce sont des belles journées telles que tu les auras, toi, en avril et en mai, avec un soleil pas trop ardent, avec souvent un ciel très pur avec une température idéale qui fait bourgeonner les amandiers et même à présent les couvre de fleur comme d’une couche de neige. Les anémones et les asphodèles ouvrent déjà leur calice, et chaque jour les coteaux auparavant arides se couvrent d’une plus épaisse verdure C’est ce que le bon Dieu veut donner les prémices du printemps à la terre qui l’a vu naitre. Et bien qu’elle soit aussi la terre qui a été arrosée par son sang, cependant Jésus ne veut pas dépouiller tout à fait cette nature qui a montré de la douleur à sa mort en se couvrant de ténèbres. Alors il lui donne un temps, bien court il est vrai, mais cependant bien charmant, pour se revêtir de quelques une des beautés qu’elle avait lorsque Dieu y conduisit les Israélites. O n’y voit pas toutefois je t’assure, couler des ruisseaux de lait et de miel. Toi, chère sœur, tu pourras jouir plus longtemps d’un plus joli spectacle parce que tu es sur la terre des sacrés cœurs de Jésus et de Marie, mais cependant qu’il est doux d’habiter ici ! A défaut des fleurs naturelles, nous avons des fleurs de vertu, et qui nous sont doublement chères parce qu’elles ont été transplantées de France dans ce pays
J’ai été vivement ému un dimanche soir en revenant d’une visite à la crèche nous avons rencontré sur notre chemin une sœur de la charité entourée d’une foule de petites filles qui faisaient un ramage, pas peut être très harmonieux, mais aimable au possible à cause de ces voies enfantines pleines d’innocence et de simplicité. Et tout cet essaim de petits oiseaux s’est mis à répéter mille fois à notre passage « bonjour mon Père, bonsoir mon Père » Oh ! Que de douces joies doivent éprouver au milieu de tant de peines, de tant d’endurances de tant d’abnégation ces ‘hirondelles de France’ c est ainsi que les arabes appellent les filles de la charité, qui ne cherchent qu’à faire du bien autour d’elles. Et quand je songe , ô chère sœur, qu’un jour tu m’avais dit que si le bon Dieu te donnait une bonne santé, ton désir était de te dévouer à une œuvre pareille ! Mais que dis je N’as-tu pas une œuvre presqu’aussi belle N’est ce pas la ou tu es dans une école libre que Dieu te voulait, pour préserver de ces mauvaises écoles communales, au moins quelques uns de ces enfants que le souffle empesté de livres d’où le nom de Dieu est banni, aurait peut être pour toujours détournés du bon chemin. Va chère sœur, sois fidèle à bien accomplir ta tache et le bon Dieu te bénira. Sans doute tu préfèrerais encore enseigner à des enfants qui n’ont pas reçu de leurs parents la lumière de la foi ; cette œuvre te paraitrait plus belle mais non il ne faut pas que toutes les gardiennes quittent le troupeau au risque de le laisser devenir la proie des loups. S’il faut aller à la recherche des brebis perdues, il ne faut pas moins veiller sur celles qui sont dans le bercail. Cependant je serais si fier de te voir toi aussi une de ces hirondelles de France. Mais il ne faut pas empiéter sur l’œuvre de Jésus. J’ai entendu qu’on voulait supprimer les écoles libres ; Oh mon Dieu ! Qu’en dit on à Dognen As-tu rien appris de particulier
Ton frère qui t’embrasse bien tendrement Edouard Lanusse , novice
Irun , le 11 janvier 1915
Lettre à Julie Lanusse, institutrice à Dognen
Bien cher soeurette, pour te rassurer sur mon sort, je me hâte de t’apprendre que je suis à Irun, à Vuena Vista. Apres avoir échappé aux mains des turcs, j ai traversé heureusement la méditérannée et l’Italie en passant par Rome. Je suis resté dans cette dernière trois semaines ce qui m’a permis de voir deux fois le Saint Père et d’en recevoir chaque fois la bénédiction pour moi et pour toute la famille. Bientôt je te raconterai mon voyage. Je t’embrasse bien tendrement. Qui sait si nous nous reverrons sous peu ?
Edouard Lanusse poste restante à Behobie
Luchey, le 24 fevrier 1915
Bien chère sœur, je te demande pardon de ne pas être venu te voir dimanche dernier car j’avais obtenu une permission de quarante huit heures mais j’étais si fatigué en arrivant à Coublucq, le temps étais si mauvais que malgré mon grand désir de te voir, maman n’a pas eu grand effort à me dissuader de venir. Je suis maintenant élève caporal au Luchey à trois km de Xaintrailles que j’ai quitté. Hounieu est avec moi, peut etre rentrerai je bientôt comme infirmier, j’ai fait des démarches peut être aboutiront elles. En attendant pries pour moi et tout ira bien. Pourvu que je fasse la volonté de Dieu le reste m’est égal. Adieu, ma chère sœur je t’embrasse bien affectueusement.
Edouard Lanusse 7ème coloniale, 26ème compagnie Luchey Bordeaux
Bien chère sœur, comment se fait il que tu n’aies pas reçu de mes nouvelles puisque je t’ai écrit il y a à peine quelques jours ? Je te disais bien que je suis sur le point d’etre nommé caporal ou si tu préfères que je suis nommé en principe, puisque ma nomination peut sortir d’un jour à l’autre. Hounieu, lui, bien que présenté au commandant en même temps que moi est déjà nommé depuis le premier mai, parce qu’il était désigné pour partir mardi dernier du coté de Fréjus, Heureusement pour lui il y a eut contre ordre a cause de son genou qui n est pas encore guéri. Il est caporal à Xaintrailles à la 26ème. L’ayant perdu comme compagnon, j’en ai trouvé un autre, excellent aussi, un jésuite. Nous sommes en ce moment au Luchey de Cléricaux. Tu penses si nous nous ennuyons ! Ayant eu le bonheur ou le malheur de me faire photographier, je t’envois ma mimique. Elle est plus souriante dans l’une que dans l’autre, c est que dans le groupe j’ai à ma droite le jésuite avec sa pipe et ses lorgnons et comme il venait de me faire passer d’agréables instants il en demeure encore des restes. Gardes ces deux photos en attendant que je t’en envoie une autre ou je serai seul avec un visage plus joli peut être qu’en nature. Il sera doux un jour de les regarder après la campagne. Ca me rappellera beaucoup de souvenirs. Comme je lis assez peu les journaux, je ne sais pas si Joseph va être obligé à repasser un autre conseil de révision. S’il le repasse, je ne sais pas s’il échappera. En tous cas pris toujours la sainte Vierge. Elle sera nous protéger si c est pour la gloire de Dieu et le bien de nos âmes. Je serais moi aussi, bien content si je pouvais, durant ce mois béni, la prier comme je voudrais. Mais je dois faire comme je peux et non comme je veux, heureusement le dimanche je puis me dédommager de ce dont je suis privé dans la semaine. C’est un bien grand plaisir pour moi de me refugier dans une église ou règne un silence religieux et de fixer longtemps mes regards sur le tabernacle et vers la Reine des Cieux. Une heure de méditation me fait oublier toutes les bêtises que j’ai entendues durant la semaine et me retrempe pour tout supporter de nouveau.
Adieu soeurette, je te serre bien fort Ed Lanusse à la même adresse jusqu’à nouvel ordre
Chère sœur,
Ah ça mais ! Tu dois donc prier à chaque instant du jour et de la nuit pour que je n’aille jamais au front car voila déjà la deuxième fois que je manque le départ. Je devais être nommé caporal le premier mai d’abord, puis le 16 mai et voila qu’il y a toujours contre ordre. Décidément on veut me faire moisir au peloton car j’y suis bien pour quinze jours encore à présent. Hounieu est nommé caporal depuis le premier mai, il est même à coté de moi ce qui va fort bien. Et toi qu’est ce que tu as de nouveau à me dire ? J’ai été à Coublucq le jour de l Ascension. Allons , tout va bien au pays.
Je t embrasse Ed. Lanusse
Bordeaux, Le 21 mai 1915
Bien chère soeur,
J’ai quitte hier le Luchey pour aller dans un cantonnement un kilomètre plus loin, C’est que je suis fonctionnaire caporal en attendant que je sois définitivement nommé ce qui ne tardera pas maintenant ça n’arrivera pas au dela de huit jours à moins qu’ il n’arrive encore de l’imprévu. Très probablement je serais caporal instructeur au peloton, du moins d après ce qu’a dit le lieutenant au sergent qui me commande. S’il en est ainsi me voila ici encore pour un mois au moins avec de plus la perspective de partir au front comme sergent. Qu’en sera t il de tous cela, je n’en sais rien.
Ah ! Si tu étais plus près de Bordeaux, je t’assure que je pourrais souvent venir te voir, il m’est si facile maintenant d’avoir des permissions. M ais hélas, tu vois bien que je ne puis pas courir soit à Arros, soit à Coublucq, soit à Dognen tous les dimanches. J’ai oublié de te dire tout à l’ heure le nom du cantonnement ou je suis ; il s’appelle le Chène Vert. C’est un ancien château occupé avant la guerre par les Frères des Ecoles chrétiennes. La chapelle intérieure qui leur servait d’oratoire existe encore dans son ancien état mais il n’est plus possible d’y aller prier. La chambre est fermé à clef à présent. On peut toujours voir dans une allée du parc la statue de notre Dame du Chène Vert couverte de noms inscrits au crayon. Hounieu est avec moi caporal d’une escouade, on dirait que Dieu ne veut pas nous séparer car il y a déjà une foule de chances pour que nous soyons envoyés dans des lieux bien différent et voila que nous nous retrouvons sans cesse.
Cette fois ci tu ne pourras pas dire que je suis mal photographié. N’est ce pas que je suis un vrai marsouin ? Qu’ en dis tu ?
Adieu bien chère sœur, je t’embrasse bien tendrement
Edouard Lanusse 7ème colonial 26ème au Château Vert à Bordeaux
Poullens ( Sommes) , le 12 juillet 1915
Bien chère sœur, je suis à présent aux environs de Doullens, passant toujours les journées soit à faire de l’exercice, soit à faire des tranchées. Aujourd’hui j’ai lavé mon linge sale profitant d’un coin de pays ou il y avait de l’eau. Resterons-nous longtemps par ici ou changerons-nous encore de cantonnement ? Je n’en sais rien. En attendant nous faisons semblant de nous reposer. Comme nous avons une superbe église nous tachons de faire aussi de superbes cérémonies. Hier dimanche, jouait à l’orgue tout neuf un colonel maitre organiste, aussi il y a eu un joli trio de violon, de violoncelle accompagné par l’orgue. La musique des instruments est autrement enchanteresque que celle des balles et toutefois chacune a sa beauté particulière. Quand nous sera-t-il donné de nous réunir auprès de l’harmonium de Coublucq ? Je t’embrasse affectueusement
Edouard. L
Le 8 octobre 1915
Lettre à Joseph Lanusse curé de Coublucq
Bien cher frère, je viens de recevoir avant-hier après une longue terrible et sanglante lutte ta bonne lettre. Le plaisir qu’elle m’a causé, je ne saurais te l’exprimer ; vous autres non plus, ceux de l’Ariège, vous ne sauriez croire le rayon de soleil qu’une missive venu du village chéri qui dort la bas au pied des Pyrénées vous jette dans le cœur mille fois meurtri des vues pitoyables mais toujours soutenu par le ciel bleu qui vous contemple de la haut. Laisses moi vite te dire tout d’abord de quelle protection m’a entourée la bonne Mère du ciel depuis le 25 septembre. Courir sus à l’ennemis qui veut vous arrêter par ses canons, ses mitrailleuses, ses fusils et ses grenades, voir ses camarades fauchés à coté de soit, descendre dans la tranchées boche, ramener des prisonniers à découvert et ne pas recevoir une égratignure, n’avoir pour tout souvenir qu’un bel éclat d’obus dans la musette. N’est ce pas que la protection du ciel est évidente ? Je serais heureux si tu m’envoyais la prophétie du curé d’Ars. Il est si doux de pouvoir se convaincre de toute façon que nos efforts ne seront pas inutiles, que bientôt la victoire aux ailes dorées planera sur nos drapeaux glorieux.
Vivent les souffrances quand elles ont pour but de sanctifier tout un peuple et chaque âme en particulier !
Je voudrais pouvoir te raconter beaucoup des choses mais je n’ose pas parce que je ne sais si elles tomberaient sous le coup de la censure. Excuses moi donc d’être si peu intéressant alors que je pourrais l’être.
Je m’arrête en t’embrassant toi et maman de tout mon cœur.
Edouard .L