Jusqu’à aujourd’hui je n’avais pas vraiment eut l’intention de faire et de mettre en ligne la généalogie de la première grande famille occupant le fief d’Arros , compte tenu du trop peu d’information concernant les habitants eux-mêmes contemporains des barons depuis le XI ème siècle. Aussi , à la demande de lecteurs, et suite à de récentes découvertes je me propose d’ouvrir un dossier qui sera mis à jours et complété au fur et à mesure de la construction du site pour que dans un premier temps on puisse avoir une vue globale et rapide de la généalogie de cette illustre famille avant de rentrer par la suite plus en détails pour chacun de ses membres. L’article sera alors composé de trois parties dont seuls les deux premières seulement reprendront les points de la généalogie officielle et historique des d'Arros, la dernière partie tentera d'apporter des éclaircissements sérieux à propos des descendants contemporains de cette illustre famille . La première traitera donc des origines des barons jusqu’à l’extinction de la branche ainée qui a conservé la baronnie dont elle porte le nom et qui se fondit dans la maison Gontaut Biron avec la petite fille du célèbre Bernard qu’on ne présente plus, suivi d’une seconde partie qui présentera la généalogie descendante de la branche cadette à qui l’abbaye laïc de Beuste était donnée et qui posséda de nombreux fiefs en Béarn comme ceux d’Auriac ou Argelos entre autre. Une famille qui eut des descendants prestigieux comme le fameux Jean François resté célèbre pour les arrosiens (dixit wikipepia et autres sites) mais aussi qui compte quelques dix neuf autres officiers tués à l’ennemi ou de blessures entre 1600 et 1790. Il y aura donc une troisième partie concernant la généalogie récente des d'Arros plutôt surprenante que je laisse à chacun de découvrir et d'en tirer ses propres conclusions. En commençant ce site je m’étais engagé d’un point de vue éthique de tout présenter en espérant que personne ne serait choqué d’apprendre que son aïeul pouvait tout aussi bien être un bagnard qu' un voleur et qu’on ne me tiendrait pas rigueur des révélations que j’allais mettre en ligne. .
Première partie
les Barons historiques
Oddo d’Arros vivait vers 1097 est reconnu par l’église de Lescar pour l’un des ses bienfaiteurs de qui descend probablement :
Guilain d’Arros , Sieur de Rode créé baron-juge de la Cour-Majeure en 1220 dont est issu
Raymond d’Arros , Baron en 1337 d’ où est issu:
Denod d’Arros, noble Baron d’Arros qui suivi Gaston XI comte du Béarn et de foix contre les anglais en 1344. Il est aussi connu pour avoir enlevé Mariette, femme d'Arnautuc de Cami dit de Soberbielle de Saint Abit et la sentence prononcé par Gaston Phoebus ou le seigneur d'Arros donnera une paire de boeufs et tous les biens de la femme adultère restèrent au mari qui reprendra sa femme s'il le veut. Denod fut le père de :
Marianne epouse le 13 fevrier 1388 Augerot seigneur d'Escures qui reçu les terres de Rode et Vauzé en dote, fiefs ensuite revendiquées par les d'Arros après la mort sans enfant de Mariane et récupérées au 16 ème siècle par Bernard après un très long procès de 21 ans
Arrod- Ramonet d’Arros accorde des privilèges aux habitants de Bosdarros qui fut le père de :
Peyrouton ou Peez Seigneur et Baron d’Arros rendit hommage à son suverain en 1428 allié à Noble Violant d’ Urrias vers 1458 et cousin de Jean d’Arros abbé Laïc de Beuste père de Peyrouton d’Arros époux de Peyronne de Boeilh . Peez fut le père de :
Roger d’Arros Seigneur et Baron Capitaine à Nay qui fut le pére de
Arnaud écuyer d’Henri II de Navarre tous deux prisonniers à Pavie
Peyrouton Abbé Laïc de Beuste allié à Jeanne de Beuste en 1500 et souche cadette des d’Arros et parents de Bertrande d’Arros mariée à Aneyrot de Geyres . Leur fils Elie de Geyres marié en 1549 à Jeanne de Neys Coarraze prend le nom et les armes de la famille d'Arros dont est issu Bernard D’arros qui épouse Béarnaise de Barzun en 1576 et dont la descendancei sera dévellopé dans la deuxième partie.
Jean Baron d’Arros allié à Catherine de Louvie et père de :
Jacques Seigneur de Louvie
Bernard d’Arros né au château d'Arros le 20 avril 1482 Baron d’Arros mort vers 1579 lieutenant général du Béarn marié en 1545 a vec Gabrielle de Lordat fut père de :
François blessé par un coup d'arquebuse lors d'une sortie au siège de Navarrenx en 1569 étant enseigne de la compagnie du seigneur de La Motte il mourut quatre ou cinq jours après.
Jacques, qui mourut aussi avant son père et son épouse Jeanne de Béarn sont les parents d’Elisabeth qui veuve de son cousin Henri de Louvie se remaria avec Pierre de Gontaut- Biron Baron de Salignac et ainsi disparait la branche ainée des d’Arros et une nouvelle famille s'installe au chateau d'Arros pour le siècle suivant.
2ème partie
Descendance des Abbés de Beuste
Noble Bernard d’Arros , Ecuyer et Seigneur de Beuste, dont nous avons vu plus haut l’ascendance, était marié à Béarnaise de Barzun, Dame de Viven, et eut outre deux filles dont nous verrons prochainement la destinée mais surtout deux garçons à l’origine de deux nouvelles branches familiales importantes. L’ainé Jacques étant la souche des d’Arros Viven et la branche cadette dite d’Arros Argelos représenté par Jean.
Les d’Arros d’Argelos
Jean d’Arros était avocat au Parlement de Navarre et laissa de son mariage en 1626 avec Elisabeth Bénévent trois fils :
Théophile d’Arros d’Argelos était entre autre Lieutenant du château de Lourdes
Antoine , capitaine tué en Flandre
Isaac d’Arros, Baron d’Argelos épousa Gratieuse de Lacomme avec qui ils eut entre autres enfants :
Jean d’Arros , chevalier de Saint Louis marié à Jeanne Marthe d’Espoey de Bordes , Dame d’Arance dont le fil ainé est le fameux Jean François.
Jean François, Baron d’Argelos né à Arthez en 1726 était un aristocrate et officier de marine dont le nom à été donné à l’ile d’Arros dans l’océan indien
Jean françois d’Arros, que l’on présente souvent comme étant une personnalité lié à la commune sur Wikipédia par exemple (mais aussi sur d’autres sites) n’y a surement jamais mis les pieds vu que sept générations le séparent de son dernier ancêtre et Baron d’Arros ayant vécu au château.Il y eut bien d’autres personnages qui se sont illustrés dans cette grande famille béarnaise mais ne présentent pas vraiment ici d’intérêt.
Les d’Arros Viven
Jacques d’Arros , Seigneur de Beuste était marié à Anne de Béarn Abère avec qui il eut sept enfants dont :
Jean d’Arros qui obtint en 1651 l’érection en baronnie des terres de Viven , Argelos et Auriac près de Thèze . De son mariage avec Catherine de Montaut, la tante du futur Maréchal de France le Duc Philippe de Navaille, il laissa six enfants dont :
Henri l’ainé Baron de Viven et membre des états du Béarn en 1660
Jean, Seigneur de lamotte, le quatrième garçon, capitaine d’infanterie puis chevalier d’honneur d’épée au Parlement de Metz le 20 aout 1703 après avoir épousé Jeanne de Bachelé en 1680 et décédé à Metz le 21 octobre 1728. Il eut deux enfant connus :
Anne qui épousa en 1709 Louis Etienne Jobal , seigneur de Villers
Armand dit Comte d’Arros né en 1688 et marié en 1718 avec Catherine Françoise Pillement dont sont issus :
Hector d’Arros, miltaire décédé sans postérité
Esther d’Arros alliée à N. Legoulon , chambellan du Roi de Pologne
Charles (1730/1813) Comte d’Arros et Lieutenant Colonel de cavalerie qui eut de son second mariage avec Anne Cécile de Barat :
Henriette Cécile Dorothée née en 1781
Joseph Philippe Charles, Comte d’Arros né le 19 septembre 1779 et marié en 1813 avec Anne Victoire de Perseval . Il fut Député de la Meuse( celui là même que l’on retrouve dans la biographie des D’arros sur certains sites concernant notre village) et pendant 20 ans Préfet à Bar le Duc dont il a du quitter la préfecture à la suite des évènement de 1848. Mais chose étrange et surprenante il n’a eut de son mariage qu’une seule et unique fille , Charlotte Léonie d’Arros née en 1815 , la dernière de son nom !
Ainsi s’éteint la branche lorraine des d’Arros
(ou presque)
3ème partie
Compte tenu des faits exposés dans la partie précédente il est certain que Charlotte Léonie d’Arros la fille unique du préfet, est bien la dernière d’une longue lignée à porter ce nom. Elle a épousé le 26 mars 1840 Monsieur Hippolyte Hallez le fils d’un notaire de Haguenau, ville où il est né le 27 juillet 1812. Il exerce les professions de magistrat et secrétaire général de préfecture et à ses heures écrit même quelques livres. Il est autorisé par ordonnance royale du mois d’avril 1841 à prendre le nom de Hallez-d’Arros. Ils ont de leur union trois enfants, à savoir :
Iseult Marie Hallez d’Arros (1841/1924)
Marie Hallez d’Arros né en 1844
Charles Henri Olivier dit Comte d’Hallez d’Arros né à Bar le Duc le 12 mai 1842 qui après des études à l’école Polytechnique fait une carrière militaire comme officier supérieur. Lieutenant des Mobiles de la Moselle en juin 1870, capitaine des Mobiles de la Loire-Inférieure le 12 juillet suivant, Volontaires de la Seine le 6 avril 1871 et nommé le adjudant, décoré de la Médaille Militaire le 28 avril 1871, cité à l 'ordre du Corps d'Armée le 5 juin 1871, chevalier dans l'Ordre de la Légion d'Honneur le 24 juin 1871 et licencié le 26, chef de bataillon au 28ème le 9 septembre 1871 où il est employé au siège et l'insurection de Paris en 1870 et 1871 . Retraité de l’armée et habitant à Paris il épouse à Neuilly sur Seine le 23 aout 1900 Marie Louise Amélie Dulorin Benneteau entouré de Marquis, officiers, et haut fonctionnaires pour témoins. Il n’y eut pas de descendance de cette union et il est donc le premier et dernier Comte d’Hallez- d’Arros;. décédé à Saint -Mandé le 18 novembre 1910.
A la lecture de la biographie du dit comte d'Hallez d'Arros que l’on peut aisément retrouver dans de nombreux ouvrages qui nous donnent d’importants témoignages concernant cette famille dans une histoire d' il y a à peine un peu plus d’un siècle, il est plutôt difficile d'imaginer qu’il ai pu vraiment être un industriel dans les conserveries voire même un commerçant, d'expliquer aussi qu’il ai abandonné son titre et son nom et qu'enfin il ai quitté Paris pour Versailles puis Marseille. (voir la biographie donnée sur le site d’Arros-Nay. fr). Manifestement, il n' y a aucun de lien entre les d'Arros de Metz et les énigmatiques premières conserveries industrielles marseillaises crées par un nommé d'Arros et ceci en contradiction flagrante avec l' histoire officielle........la seule connue jusqu'ici et sérieusement mise à mal.
La suite de cette histoire est encore bien plus surprenante . Il ne sera fait bien sur aucun commentaire personnel ici sur les révélations et précisions qui seront mis en ligne, mais naturellement quelques légitimes interrogations toujours sans aucune arrière pensée complotiste et le récit s’en tiendra uniquement à un cadre généalogique et historique où tous ce qui sera avancé pourra être facilement vérifié avec les documents et archives à l’appui. La généalogie présente parfois de surprenantes révélations mais jamais je n’aurais imaginé en commençant celle de la famille qui a donné son nom à notre village me trouver confronté à une telle situation..
Etant donné des conclusions émises plus haut concernant l’impossibilité de relation généalogique entre les descendants de la branche du préfet de la Meuse et d’ un supposé industriel marseillais du début du XXème siècle , on est en droit alors de se demander quelle est alors l 'origine de ce qui ressemble grandement à la naissance d’ une « légende urbaine ». Pour cela il faut se plonger dans les archives et les diverses parutions de la ville de Marseille que l’on peut trouver un peu partout sans trop de difficultés sur la toile en privilégiant dans un premier temps celles du commerce puisque c’est là bien le seul indice et point de départ dont nous disposons pour identifier la présence d’un quelconque d’Arros ayant vécu dans la cité phocéenne à cette époque. Et ce ne fut pas très compliqué d’y découvrir l’existence d’un industriel nommé Paul Fernand d’Arros dès 1923 que l’on retrouve en 1932 faisant partie de l’union des groupements industriels et commerçants mais aussi président du syndicat de l’alimentation ce qui peut aussi donner une idée de l’importance de l entreprise que son père a transformé en société en commandite nommé D'Arros et Cie, le 17 juin 1911 avec pour objet la fabrication de conserves et salaisons pour un capital de 64.651 francs 55 . On peut trouver encore bien d’autres preuves de l’existence de cette entreprise familiale de conserve jusqu’en 1971 mais il est inutile d’en savoir plus ici d’une histoire familiale contemporaine et hors sujet sur ce site. Maintenant il ne fait aucun doute que nous tenons là la personne qui ressemble fortement à celle recherché, soit un d’Arros industriel habitant Marseille comme indiqué dans la biographie "d’Arros-Nay . fr." Nul besoin donc de chercher plus loin un autre individu ayant le même profil ni de près ni de loin que ce Paul Fernand d’Arros dont voici maintenant après de longues recherches toute la généalogie et sans aucun doute possible la véritable histoire familiale des d'Arros..
Paul Fernand d’Arros est né à Marseille le 4 mai 1900. Il est le fils cadet de Marius François Fernand dit Jules d’Arros, négociant de profession et âgé de 47 ans à sa naissance et de Marie Antoinette Catherine Marthe Jourdan-Brive . Troisième né du couple il a un frère né le 15 février 1895 prénommé Emile Paul Marie Joseph et une soeur Rose Berthe l’ainée née le 18 octobre 1893 qui ont pour témoins respectifs à la naissance leurs oncles Paul d’Arros un négociant et Emile Jourdan-Brive président de l'association des représentants de commerce de Marseille . Si on ne trouve aucune information sur l’enfance des garçons jusqu’en 1923, de nombreux détails de celle de Rose nous sont parvenus grâce à « La vedette » un hebdomadaire marseillais qui se dit politique, sociale et littéraire dans lequel on trouve tous les potins mondains de la bourgeoisie phocéenne de la Belle Epoque. C’est aussi dans ce journal que parait le faire part du mariage de Jules d’Arros et Marthe Jourdan-Brive sa proche parente en 1891. Marius François Fernand dit Jules est alors négociant dans l’entreprise familiale avec son frère Paul dont ils ont repris la succession de Rose Jourdan veuve d’Arros leur mère, mais c'est aussi un ancien militaire, qui fut sous-lieutenant au 116ème régiment d’infanterie à Ajaccio en 1878 puis lieutenant au 114ème en 1891 à son mariage et enfin au grade de capitaine à la retraite en 1910. Marthe, son épouse est issue d’une famille bourgeoise, fille d’un industriel marseillais dans les mêmes domaines commerciaux que la famille d’Arros et sœur d’Emile, un colonel de cavalerie et chef d’un bataillon de hussard. Les deux familles vivent alors dans les beaux quartiers de Marseille et ont réussi à faire prospérer les affaires familiales. Les d’Arros , membres de l'Union coloniale française exploitent une entreprise, qu'ils tiennent de leur père, de fabrication et vente de salaison dans un premier temps dont ils confieront une agence en 1884 à une société suédoise avant de se diversifier dans la fabrication de conserves de câpres, moutarde, cornichons, vinaigre, anchois, olive à la saumure et huiles d’olive principalement destinées à l’exportation vers les colonies françaises et en particulier à Madagascar. Ils sont propriétaires de plusieurs magasins et fabriques dans divers quartiers de Marseille, ont un dépositaire à Paris de leurs produits et sont aussi seuls propriétaire en 1887 de la marque de parfumerie Jourdan-Brive et Cie créé par sa belle famille et spécialisée dans les eaux de rose et de fleur d’oranger. Avec les Jourdan , ils présentent même leurs produits pour l'exposition universelle à Paris en 1867 où ils reçoivent toutes les félicitations et fiers de cette réussite financière ils fréquentent ensemble les salons marseillais où se presse toute la bourgeoisie locale pour y écouter de la musique, entendre de la poésie et voir leurs enfants comme la petite Rose qui fait la fierté de ses parents danser dans des galas et participer à des concours de récitation. Jules et Paul sont aussi membres du cercle des amis des arts de Marseille dès le milieu des années 1870. On retrouve les époux d’Arros dans tous les lieux à la mode de la Belle Epoque où ils sont invités comme à l'occasion des mariages de la haute société, diverses réceptions mondaines, vente de charité de la paroisse et les bals où Madame d’Arros dans de superbes toilettes au bras de Mr Jules capitaine dans ses habits noirs se fait remarquer. On peut à ce stade se demander si c 'est dans un ces salons que serait né la fausse généalogie des d’Arros en se donnant comme aieul un Préfet ayant le même patronyme pour se donner dans leur milieu un peu plus de distinction. (Cette hypothèse devant pourtant être écartée rapidement vue la suite du récit). Comme toute la bourgeoisie de cette époque ils fréquentent aussi les stations thermales en vogue comme à Ax les thermes en Ariège où la famille est en villégiature en 1911 .Les d'Arros autour des années 1900 présentent toutes les caractéristiques d'une réussite sociale provenant essentiellement de leur activité commerciale mais sans aucune trace d'une quelconque ancienne noblesse.
Enfin dans la fratrie d’Arros il y a un dernier frère prénommé Paul Edmond Mathieu dit Romain d’Arros marié à Istanbul avec Marie Louise Tricon et qui travaille comme commerciale pour sa belle famille dans la société Tricon et Cie fondée à Marseille et installée en Turquie. Il reçoit la médaille d'honneur du ministère pour son courage et dévouement dans un comité de secours lors des épidémies de choléra en 1886 à Marseille. Pour en finir avec cette génération, notons le mariage de Rose d’Arros en 1909 ( elle a 16 ans) avec Mr Paul Huot , le fils d’un célèbre architecte d’aix en Provence
Jules Fernand François Marius d’Arros, né à Marseille le 16 novembre 1852 est le fils de Pierre François d’Arros et de Dame Rose Pauline Victoire Joséphine Amélie Jourdan-Brive descendante d'une famille d'industriels et commerçants qui ont fait leur richesse avec les exportations de liqueurs vers l'espagne et l'amérique. Ces derniers se sont mariés à Marseille le 16 aout 1850 et François après son mariage exerce la profession de négociant dans les différentes entreprises familiales. La sociétés "d'Arros frères" est néanmoins déjà implantés à Marseille où les d'Arros font des affaires depuis 1845 car François d'Arros comme nous le verrons plus loin à un frère ainé lui aussi négotiant en Espagne qui exploite une maison à Barcelone sous la raison « d’Arros et Vila » qui fait entre autre le commerce de vins et liqueurs avec l’Espagne et l’Amérique mais aussi curieusement d'os d'animaux qu'ils reçoivent par bateau à Marseille. François est parfumeur en 1852 rue Sainte pour l’entreprise de fabrication de liqueurs et parfumerie avec l’estampille « Jourdan-Brive et Cie » qui en 1837 avait reçu une médaille d’argent décernée aux industriels. Dès 1847 et ceci trois ans avant l' union des deux familles ils sont déjà partenaires dans leurs diverses entreprises de fabrications et activités commerciales avec la reprise de la branche espagnol en 1847 par Rose pauline Jourdan qui deviendra plus tard sa femme . C'est à cette époque semble t-il qu'il crée l'activité de salaisons et conserves. On le retrouve aussi courtier d’immeuble à partir de 1869 à Marseille où il décéde avant 1875. Sa veuve prend alors la direction des entreprises familiales en même temps qu’elle possède un salon de pédicure dans les beaux quartiers et fait aussi à l'occasion la location de meublés. Si nous n’avons aucune information particulière sur l’enfance de leur fils Paul ni celle de ses frères , il est assez probable qu’il ait eut une très bonne éducation pour être officier à seulement 24 ans tout comme son cousin Emile jourdan le futur colonel qui fit ses études en Suisse.
Rose Jourdan-Brive , née à Marseille le 21 mai 1831 est la fille de César Jourdan négociant décédé le 25 novembre 1836 et de Dame Suzanne Pauline Brive. César était né à Toulon de François Jourdan négociant lui aussi et Rosalie Boutin. Les Jourdan sont une famille qui s'est considérablement enrichi après la révolution avec les exportations de vin et d'anisette vers les colonies mais nous laisserons ici de coté leur histoire pour nous intéresser uniquement aux d'Arros.
Pierre François d’Arros , et comme la consonance de son nom le laissait présager est bien originaire du Béarn. En effet il est né le 4 octobre 1821 dans la maison d’Arros rue Bargajon à Arudy où d’après son acte de mariage en 1850 à Marseille il est dit fils de Mathieu d’Arros d’Arudy et Dame Marie Minvielle dont on ne connait rien d'autre de son origines si ce n’est qu’elle est veuve et habite Jurançon. Pareillement à son père Jean d’Arros avant lui , Mathieu exerce la profession de marchand pelletier qui l’amène à voyager souvent et se marier hors de son village natal où naitrons Rose Emilie en 1814, Jean Raymond dit Romain en 1816, Jean louis Toussaint en 1818 lequel meurt en bas âge et enfin Pierre françois en 1821. Il est dit ancien membre du conseil municipal quand il décède subitement à Gan en 1827 où son corps sera extradé vers Arudy par autorisation du procureur du roi. On retrouve ensuite François avec semble t-il son frère Romain négociants à Marseille en 1845 ainsi qu' en Espagne mais c’est là qu’on perd définitivement aussi la trace de l’ainé. Désormais il n’y a plus de d’Arros à arudy excepté les derniers membres d’une branche cadette qui changent jusqu'à leur nom en Arros peu après la révolution. Mathieu était donc le dernier d’Arros habitant à Arudy où sa famille depuis plusieurs générations pratique l’activité principale qui a fait la renommée du village à savoir le travail des peaux. De nombreux mégissiers, pelletiers et tanneurs s’activent depuis le 18ème siècle le long du canal et plusieurs familles de négociants dont les d’Arros se sont’enrichies grâce au commerce des peaux et fourrures vers Toulouse et Bordeaux mais surtout avec les royaumes du Portugal et d'Espagne où plus de la moitié des habitants d’Arudy se rendent neuf à dix mois chaque année depuis le 17ème siècle pour y travailler comme ouvrier agricole dans la plaine de l’Ebre. On trouve parmi les peaux traitées dans les tanneries d'Arudy essentiellement celles de mouton et d’agneau par les mégissiers, de plus celles de chat sauvage, d’isard, d’ours parfois et ce qui fait la spécialité locale …. de patou des Pyrénées, qui valu aux habitants du bourg le surnom de « lous pellâcas» (les « pèle-chiens »). Un témoignage de cette activité familiale nous est donné par un acte notarié de 1801 par lequel on apprend que Joseph Gré un marchand pelletier de Toulouse, originaire d’Arudy souhaite recevoir du citoyen Jean d’Arros (le père de Mathieu) lui aussi marchand pelletier des peaux de lièvres, lapin et autres. Les d'Arros sont surement d'aisés commerçants mais jusque là rien ne prouve encore une quelconque origine noble dans cette famille.
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Mathieu D’Arros est né en 1784 à Arudy de l’union de Jean d’Arros et de Marie Cambus une fille de laboureur dont la généalogie ne présente pas d’intérêt particuliers sinon l’origine de cette famille arrivée de Monein au milieu du 17 . Il a une sœur ainée Madeleine qui est décédée avant l’âge de trois ans et un frère cadet, Raymond né en 1787 dont on perd vite la trace si ce n’est de sa présence en 1819 à Arudy comme témoin à la signature de l’acte de décès d’un neveu où il est dit négociant. Enfin Anne, la sœur cadette qui épouse en 1813 Jean Deymier un marchand fils d’une ancienne famille de teinturiers de Toulouse connue depuis le 17ème siècle. Jean d’Arros, leur père né en 1756 à Arudy est l’ainé des enfants de Sieur Pierre d’Arros marchand pelletier et jurat du lieu et de Magdelaine Sarthou sa femme. Les ainés de la famille Sarthou sont jurats d’Arudy de père en fils depuis leur arrivée au village vers 1650 en provenance de Bosdarros. Jean et Magdelaine ont une autorisation spéciale pour se marier en 1755 compte tenu du 2ème et 3ème degré de consanguinité entre eux par leurs grand parents respectifs Pierre et Marie d’Arros qui sont frère et sœur. Du couple nait plusieurs enfants qui pour certains prennent part directement à l’activité familiale autour de la transformation et la commercialisation des peaux que les d’Arros exploitent probablement au village depuis le début du 17ème .
Jean l’ainé (1756/1825) est marchand pelletier - Jean cadet est aussi marchand pelletier et époux de Jeanne Monchou (fille de jurat et marchand) - Françoise est l’épouse de Jean Loustalot marchand tanneur - Jean est tanneur - Marie est marié en 1786 avec Mathieu Cambus laboureur - Anne épouse Pierre Saupiquet en 1786 un marchand chaudronnier originaire de Jussac en Auvergne très proche parent de la famille qui fonda la célèbre société du même nom fabricant de conserves industrielles - Jean Louis (1768/1809) diacre puis prêtre de Louvie Juzon jusqu’à sa mort lors d'une cure aux Eaux-Chaudes
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S’il a été possible jusqu’au milieu du 18ème siècle de retracer l’histoire des d’Arros, faire leur généalogie et apporter la preuve de la fantaisie de celle proposée officiellement, seules maintenant les archives d’Arudy pourrait donner des informations supplémentaires concernant la vie de leur ancêtres. Cependant et pour en finir avec la famille d’Arros vous en trouverez en annexe ici bientôt la généalogique complète la faisant remonter jusqu’à la naissance d’Etienne d’Arros en 1650, l’arrière grand père de Pierre d’Arros et fils ainé de Bartholomé d’Arros d’Arudy et Marie Bonnefont d’Oloron.
Hypothèses généalogiques
Marie Bonnefont , sœur de Mr Jean Bonnefont avocat d’Oloron, pourrait être la descendante de Pierre Bonnefont d’Oloron maitre des requêtes, conseiller en 1547 puis président du conseil souverain du Béarn et marié à Brune de Papus la fille de Pierre de Papus (env 1490/1539) Capitoul de Toulouse.
Bartholomé a lui une sœur prénommée Judith marié à Jean de Mazères fils d’une très ancienne famille huguenote et de petite noblesse de la vallée d’Ossau . L’origine biblique de leur prénom semble confirmer de la pratique protestante tardive de la famille d’Arros jusqu’au milieu du 17ème siècle et il est très possible qu’ils soient parents ou même descendants direct de François d’Arros qui était ministre protestant d’Arudy au moment de son mariage avec Marie de Morlaas en 1594.
D'arros n'est pas vraiment un nom de famille très répandu en Béarn, exceptions faites des Barons de notre village depuis le 11ème siecle et ceux de la vallée d'Ossau, les ancêtres des habitants actuels du château d'Arros.Aussi le dénombrement des maisons du Béarn fait par Gaston Phoebus en 1385 atteste de la présence d'une seule et unique famille en vallée d'Ossau dans le gros village de Laruns à quelques kilomètres seulement d'Arudy qui à cette époque est composé alors de 114 feux (Pau en a 128). Dans cette liste le nom d'Arros est présenté avec la qualification d' " ostau deu senhor d'Arros" qui ressemble fortement à celle d'un notable local et peut être même celle de son abbé laic. Laruns comptait alors au 14ème siècle une abbaye laïque vassale de la vicomté de Béarn dont on trouve curieusement dans le contrat de la vente vers 1370 le nom de Ramond Baron d'Arros qualifié de "haut et redoutable seigneur", l'ancêtre direct de Bernard. Le "senhor d'Arros" de Laruns en 1385 pourrait donc être trés certainement un membre de la famille proche du Baron, un fils cadet ou un frère devenu avec cet achat l'abbé laic du lieu comme cela se pratiquait souvent et l'exemple de l'abbaye de Beuste qui plus tard reviendra aussi à la branche cadette des d'Arros.Un autre acte de vente de l'abbaye laïque de Laruns vers 1430 par le Baron d'Arros et son fils en faveur de Bernard seigneur de Louvie-Juzon pour la somme de 13000 sous Morlaas atteste de la présence de cette famille en vallée d'Ossau à cette époque. On ne connait malheureusement que très peu de choses sur les membres collatéraux de la famille des barons d'Arros au moyen-age mais il est très probable qu'ils eurent aussi des frères et soeurs dont les d'Arros d'Arudy peuvent très certainement et légitimement prétendre descendre de l'un deux. Non loin de là on trouve aussi en 1409 à Béost-Bages un certain Pierre d'Arros alors curé du lieu, certainement un parent des précédents. Si l'enquête plus haut avait prouvé l'impossibilité de toute relation généalogique direct entre la famille des derniers barons d'Arros et celle contemporainne, il est cette fois fort envisageable de trouver dans cette nouvelle piste des raisons sérieuses de croire que les d'Arros d'Arudy puis de Marseille seraient bel et bien les descendants de noble Baron Endenod d'Arros, le père de Ramond ayant vécu au milieu du 14ème siècle .Bien entendu que cette hypothèse ne peut être sans aucun doute confirmée par aucune généalogie écrite mais tout laisse pourtant penser que la noble famille des seigneurs d'Arros possède alors, encore aujourd'hui, dans notre village, des membres qui seraient donc issus de cette lointaine branche cadette des abbés laics de Laruns établi en vallée d'Ossau et dont les origines sont certes assez éloignées de la généalogie officielle à la "mode phocéenne" que l'on peut lire ça et là mais sans conteste historiquement bien plus crédibles.
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