Le presbytère d’Arros
les origines
L’emplacement à l’angle des rues des Pyrénées et du plantier est celui là même que les jurats d’Arros avaient choisi au début du 18ème siècle pour y construire le presbytère du village tel que l’on peut toujours le voir de nos jours (ou presque). Une lettre de ces derniers destinée au Parlement de Navarre et datée de 1702 contient en effet quelques détails de sa construction concernant essentiellement les artisans qui y prirent part et le budget de sa mise en œuvre. Le village n’a jamais manqué de maçons ni de charpentiers, (les raisons en seront détaillées dans un autre article) et ce sont naturellement des artisans natifs du lieu qui seront alors retenus pour bâtir le presbytère dont les dimensions en firent un bâtiment remarquable à cette époque pour la somme de huit cent livres.
La maçonnerie fut confié à un certain Ramon Gassié qui était très certainement Maitre Bernard Pailhet de Monein et l’époux de Jeanne Ramongassié qui sont les ancêtres des Ramongassié d’Arros .
La charpente fut partagée entre deux artisans dont la tradition familiale dans ce domaine était établie depuis de nombreuses générations. Les jurats attribuèrent donc aux charpentiers Lapassade d'Arros et Puyo Guillaume de Nay pour leur savoir faire ancestral toute la partie des métiers du bois de la construction.
Pendant tout le 18ème siècle les curés de la paroisse occupèrent le presbytère, parfois même avec des membres de leur famille comme pour Nabera, le dernier curé avant la révolution décédé en 1809 dont les parents y moururent et cela jusqu’en 1789 et la confiscation des biens de l’église. La maison dite « Majourau » est alors vendue comme bien national par Mr Hélie, le commissaire délégué par le gouvernement (l’ancêtre du Préfet créé par Napoléon en 1800) au profit de Jean Puyou dit Trauqué d’Arros le 20 thermidor de l’an 4 (7 aout 1796). Le citoyen Puyou dit Trauqué , fils de Jean Hourat et Marie Puyou d’Arros avait été marié avec Antoinette Trauqué issue d’une très ancienne famille protestante du village (nous verrons ici bientôt la généalogie), il fut entre autre conseiller municipal et trésorier du conseil entre 1800 et 1801 à l'époque où Jean Grilhou occupait le poste de maire.
Le presbytère fut ensuite revendu le 26 floréal de l’an 7 (15 mai 1799) à la majorité des habitants d’Arros
Projet de rénovation
Le 2 février 1841, Mr Miramon le maire d'Arros fit observer à l'assemblée que l'intérieur du presbytère était dans un état de délabrement tel qu'il menaçait de tomber en ruine et qu'une réparation y était tout à fait urgente afin de rendre cette habitation convenable au logement d'un prêtre. Il était nécessaire de faire rehausser à la hauteur du bâtiment existant un petit appenti qui y était adossé et ensuite de faire distribuer l'intérieur autrement qu'il ne l'était afin que le curé eut une chambre indépendante pour pouvoir donner à quelqu'un qui viendrait lui rendre visite ou lui demander l'hospitalité. Cette dépense pouvait être couverte par les fonds plus que nécessaires de la commune par le produit d'une vente extraordinaire de bois.
La reconstruction
La commune va, au moins jusqu’en 1817 d’après les comptes rendus du conseil municipal, louer le presbytère aux habitants d’Arros qui en avaient fait l’acquisition en payant individuellement le Sieur Puyou dit Trauqué, et payer à son entretien conjointement avec Saint Abit et Bourdettes (le curé d’Arros desservant les trois communes. Près de 140 ans après sa construction le bâtiment étant cette fois propriété de la commune et certainement en très mauvais état, le conseil municipal se décide à son agrandissement et sa rénovation. Pour cela un appel d’offre est lancé en aout 1842 pour des travaux qui sont évalués à 6054 francs et 65 centimes, non compris les honoraires de Mr Bazeille l’architecte s’élevant à 256 francs et 96 centimes et approuvés par le Préfet le 5 septembre. L’adjudication se fera dans la salle ordinaire du conseil de préfecture où se rendent Mr Miramon, le maire d’Arros, son adjoint Capadou, deux conseillers (Lassus et Horgue) en présence de Mr Mondiet le conseiller de préfecture et le receveur de la commune et où se sera dépouillé les soumissions pour ces dits travaux.
Deux enveloppes contenant les soumissions de deux entrepreneurs sont sur le bureau avant d’être décachetées et le contenu lu à haute voix.
Celle d’abord de Bernard Bellocq proposant un rabais de 66 francs 88 et puis celle de d’Henri Barbé, maitre charpentier d’Arros en faisant un de 938 francs 37. Cette dernière étant plus avantageuse, le maire, de l’avis du conseil déclare que le dit Henri Barbé est adjudicataire des ouvrages compris au devis moyennant la somme de 5099 francs 37 et aux conditions de ne pas sous traiter les travaux et d’en garantir le bon déroulement par le cautionnement de ses biens s’élevant 1400 francs et la caution de Mr Horgue propriétaire à Arros.
L' état des travaux effectués par le dit Henri Barbé en 1845 nous donne de plus amples détails sur une rénovation qui ressemble fortement à une nouvelle construction compte tenu du quantitatif pour chacun des éléments du devis avec en sus des travaux supplémentaires s’élevant à la somme de 2367 francs 4 (moins les 15,5 % de rabais) pour un coût finalement de l’ouvrage de 7099 francs 79.