Créer un site internet

Famille Pique

 

Famille Pique 

     Une fois n'est pas coutume, cette nouvelle généalogie s’ouvre par un mariage, celui-ci étant célébré en 1836 à Arros par le curé Magendie, entre Jean Pique et Bertrande Dabancens. Cette dernière étant la fille d’Alexis Dabancens, ancien  instituteur d'Arros au premier Empire,  et d’Anne massaly tous deux étant issus de très anciennes familles du village qui feront pour  chacune l’ objet d’une généalogie particulière ultérieurement. Du couple naitra dans la maison Dabancens, rue du plantier, le fameux Alexis Pique en 1850 dont les exploits alimentent régulièrement  les faits divers des  gazettes régionales mais aussi deux autres enfants à savoir Léonie née en 1845 et surtout Pierre Isidore qui naquit en 1838 et dont la descendance fut conséquente à Arros de son mariage en 1872  avec Marie Blanquine d’où sont issus :

    Jean baptiste, né en 1882, marié à Marie Elise Loustalet en 1911 et  «mort pour la France » en 1915

    Marie Léonie, née en 1874, mariée à  Arros en 1908 avec  Pierre Saint Cricq

   Marie Jeanne, née en 1877, mariée en 1905 à Nay avec Alexandre Palu

   Jean Pierre, né en 1884 et décédé à Arros en 1957, marié en 1919 à Saint Germain avec Marie Laure Villars, émigré un temps aux USA après la guerre.

   Jean, né en 1888, insoumis en temps de guerre habitant en Californie

   Marie Thérèze, née en 1880  et morte à Arros en 1961

   Prosper, né et décédé en 1873

   Marcelle, né en 1890

     Il se trouve certainement aujourd’hui encore quelques descendants de Pierre Isidore Pique et Marie Blanquine qui ont peut être déjà été tenté de faire leur arbre généalogique et de se retrouver confronter rapidement aux mêmes questions que je me suis posées en me lançant dans cette recherche et dans un premier temps  sans trouver la moindre piste  concernant l’origine de cette famille.

   Il n’y a en effet aucun individu portant ce nom de famille à Arros avant  1830 où les Pique sont pourtant nombreux dans les villages environnants. Lors de son mariage en 1836 il est porté mention de la naissance de Jean au village de Miossens  de l’union de Pierre Pique et Marguerite Marie Bascou . Les archives de ce village y confirment  bien  de la naissance de Jean Pique en  l’an X (1803) et de ses frères et sœur :

  Pierre l’ainé 1807/1809

  Pierre, né en 1815 et marié à Arros avec Marie Arcisaa en 1837 d’où  sont issus plusieurs enfants dont Marianne née en 1842 et marié à Arros en 1863 avec Jacques Escallé Pastouret

  Marie, née en 1816 et marié à Arros en 1863 avec Pierre Harclup Loustalot

    Pierre Pique, comme son épouse Marie Bascou, meurt à Arros en 1831 à l’âge d’environ 60 ans. Il serait donc né vers 1770 et nulle information n’apparait dans les actes de son décès et de naissance de ses enfants sur sa propre origine et il n’existe aucun autre Pique ayant vécu  dans cette commune du nord du département avant lui, ni après d’ailleurs puisque toute la famille se retrouve à Arros dans les années 1830. Les recherches semblent dès lors compromises en ce qui concerne la famille Pique mais pas pour celles des Bascou qui sont originaires de Miossens.

   Marguerite, appelé parfois Marie, est née en 1777 de Jean Bascou (décédé en 1817 à l’âge de 92 ans) et Marguerite de Benqué (Becqué), brassiers de Miossens  et mariés en novembre 1774. Marguerite a un frère né et décédé quelques semaines après sa naissance en 1775 dont Pierre Bascou et Marie, sa fille, en sont  les parrain et marraine communs. ; Pierre étant le grand père et Marie la tante des baptisés.

   Jean est né en 1725 , il est  le fils de Pierre Bascou de Miossens et de Marie Douadot d’où son issus aussi Marie, née en 1737, qui décède célibataire en 1812  et un autre frère nommé Jean mort en 1743 à l’âge de 20 ans.

   Pierre Bascou est décédé à Miossens en 1784 à l’âge de 84 ans et doit certainement être le fils d’un autre Jean Bascou (1675/ 1742) mais que l’absence d’acte pour cette époque ne permet pas de confirmer.

   Sa femme, Marie Douadot, ne semble pas être originaire de Miossens  où ce nom n’est porté par aucun autre individu dans les actes que l’on possède à partir de 1740. Ce n’est pas un nom très courant non plus et seul dans le village d’Argelos, distant seulement quelques kilomètres, on peut trouver une ancienne famille Douadot d'où pourrait descendre Marie. Si l’hypothèse s’avérait vrai, Marie serait alors  la fille de Jean Barinquat de Juillacq  et de Gratiane de Douadot, marié en 1689 à Argelos et cette dernière pourrait être aussi la fille de Pierre Douadot et Jeanne Cont  qui se sont marié vers 1660. Bien sur que tout ça doit être mis au conditionnel mais même à défaut d’actes précis,  cette généalogie semble toutefois possible et en tous cas la seule piste sérieuse envisageable après des recherches tout aussi sérieuses.

   L’origine de la famille Pique n’a  donc pu être trouvée avec l’aide seul des registres d’état civil et paroissiaux d’Arros.  Aucun nom, aucun indice pouvant indiquer la moindre petite piste  et les recherches restent vaines malgré la présence de nombreuses familles Pique dans la région de Nay comme celle de Catherine Lassère dites Pique venu de Saint Abit se marier en 1802 à Arros avec laquelle  rien ne permet de faire un quelconque  lien avec les Pique  de Miossens , même si tout porte à croire  que la solution viendra d’une commune proche d’Arros compte tenu de la venue de la famille  entière  dans notre commune sans  raison apparente. Aucune pourtant ne correspond à cette recherche et comme souvent c’est grâce à un document inédit que cette énigme va pouvoir enfin être résolu. De nombreuses recherches  restent bloquées par manque de document autres que ceux de l’état civil dont se servent en majeure partie les généalogistes amateurs et qui s’avèrent dans bien des cas insuffisants et confus d’où les fantaisies que l’on trouve sur les sites spécialisés ou même parfois sur les sites officiels proposant des tables comportant   les relevés des différents actes dans les communes faits par des gens de bonne volonté, certes, mais qui ne connaissent pas les spécificités des dites communes et commettent de nombreuses erreurs qui seront reprises plus tard par tous. C’est là juste une parenthèse pour mettre en garde toute personne voulant se lancer dans la recherche de ses ancêtres en s’aidant de généalogies réalisées par d’autres comme des raccourcis un peu faciles, que de vérifier chaque détail par soit même. Si les recherches concernant la période post révolutionnaire semblent assez sures dans l’ensemble il en est bien plus aléatoire de celles de l’ancien régime où les généalogies présentées sur ces sites sont malheureusement remplies d’inexactitudes voir même d’erreurs qui seront reprises plus tard et qui décrédibilisent ceux qui font un travail de fond plus sérieux. La généalogie à portée de tous à ces limites !

  Le document inédit grâce auquel on va pouvoir enfin connaitre l’origine de cette famille est celui du contrat de mariage passé en le 7 avril 1835 devant  maitre Duclos, notaire à Nay, dans le cadre du mariage projeté par Jean Pique et Bertrande Dabancens et qui aura lieu l’année suivante. Un petit détail, mais primordial, va  ainsi permettre de reprendre les recherches abandonnées précédemment  par défaut d’information supplémentaire. Dans ce contrat où tous les sujets concernant principalement  la dote de la dite Bertrande sont minutieusement transcrits  sur les quatre pages qu’il contient s’ouvre par une déclaration préalable de l’état civil de chacun des futurs mariés où le dit Jean Pique se présente  sous le nom de Jean Lassère dit Pique fils de Pierre Lassère dit Pique et Marguerite Bascou.  Il fut alors assez facile de faire un rapprochement et de retrouver la première trace des Lassère dite Pique à Arros même avec la présence de Catherine Lassère dite Pique citée plus haut, originaire du  village voisin de Saint Abit où plusieurs autres habitants à la même époque portent ce même nom  permettant ainsi de reprendre de nouvelles sérieuses recherches. Comme  nous l’avions vu dans la première partie Jean Lassère dit Pique serait né vers 1770,  or les registres de Saint Abit  sont très  incomplets où il manque en particulier  tous les actes passés entre les années 1743 et 1773. Par chance il y est fait mention de la naissance en 1774 de Bertran fils de Jean Lassère dit Pique et de Anne Damadaa debat de Beuste. Les dates de naissance des autres enfants du couple  étant alors  connus grâce à la déclaration de leur état civil faite  lors de   leur mariage respectif. On trouve ainsi :

 -Catherine Lassère dite Pique née en 1769 et marié à Saint Abit en 1794 avec Bertrand Médebielle du même lieu

 -Antoine Lassère dit Pique né en 1767 et marié en 1794 à Saint Abit le même jour que sa sœur  Catherine avec Marie Auritte de Pardies dont il eut au moins quatre enfants. Jean l’un d’eux né en 1796 mourut à Saint Abit le 7 septembre 1832 en laissant un commerce vacant sans succession  à la Martinique.

-Autre Catherine Lassère dite pique née en 1772 et épouse de Jean Arcissaa d’Arros en 1802  et décédée dans notre village en 1846. C’est certainement elle qui est à l’origine de la venue à Arros de son frère et toute sa famille

-Enfin Pierre Lassère dit Pique qui est surement né lui aussi à Saint Abit vers 1770  mais ne s’y est pas marié et semble bien avoir pris ses distances avec le reste de la famille pour des raisons inconnues avant de s’installer et faire souche  avec ses deux garçons à Arros quelques années plus tard.

   Selon son acte de décès en 1812, Jean Lassère dit Pique est mort dans la maison Pique de Saint Abit à l’âge de 70 ans. Le mot  «adventis » y  est accolé à son nom qui en ancien français signifiait qu’il était étranger au village et le rédacteur  précise même qu’il est originaire du village d’Angaïs de l’autre coté du Gave. Nous terminerons cette généalogie un peu plus loin par les origines  de son épouse Anne Damada-debat de Beuste.

Jean est bien né en 1736 à Angaïs , il est le fils de Jean Menet dit Lassère d’Ousse et de Suzanne Lassère qui s’ étaient mariés en 1721 et d’où naitrons au moins  7 enfants dont :

Jean, l’ainé né en 1723

Anne née en 1725

Mathieu né en 1727

Catherine née en 1729

Bernard né en 1733

Autre Catherine née en 1738

Et Jean Lassère (dit Pique) né en 1736

Seul  Jean  rajoutera à son nom de naissance celui de Pique et ce détail permet ainsi d’en déduire que l’ajout proviendrait très  certainement de l’ascendance de sa femme ou du lieu ou il vivait (ou des deux)

Suzanne de Lassère, née en 1703,  est l’ainée des trois filles de Pierre Lassère et Anne Nougué qui se sont mariés à  Angaïs en 1699.

Viennent ensuite :

Catherine, née en 1706 et marié à Raymond Lanne en 1727

Marie, née en 1708 quelques mois après la mort de son père Pierre Lassère, épouse de  Jean Vigneau (son proche parent au 4ème degré) 

On apprend de  son acte de décès  que Pierre avait un frère nommé jean et qu’il avait alors 65 ans (né vers 1643) à sa mort. Les ascendants de Pierre et Anne seront complété plus tard en fonction de nouvelles  recherches les concernant tant les pistes possibles sont nombreuses car  Nougué est un nom très commun dans la région et les Lassère sont implantés au village depuis au moins le temps où  l’ostau de Berdolo La Sère fut recensé en  1385 à Angaïs dans le dénombrement des maisons du Béarn.

   Pour conclure enfin ces recherches concernant la famille Pique, qui bien que n’étant pas originaire d’Arros,  possède certainement aujourd’hui encore  des descendants de Jean et Bertrande dont un  visiteur régulier  de ce site que je salue au passage. Il ne reste plus en effet qu’à voir le cas d’Anne Damada debat de Beuste, le village berceau de cette ancienne famille huguenote alliée entre autres avec les Bérit - debat au 17ème siècle et qui sont la  souche commune de toute cette famille dont ceux d’Arros sont les descendants direct,  mais ceci est une autre histoire.

Anne Damada debat est née en 1738, elle est la fille issue du mariage en 1737 d’Antoine Damada debat de beuste et de Marguerite Arajus  dite Dassion

Marguerite est né en juillet  1711 à Beuste , elle est la fille de Joseph d’Arajus et D’Agne Dassion marié à Beuste en 1709 et dont les généalogies respectives seront complétées ici bientôt .

   Cette généalogie, qui fut une des plus difficiles qui soit à faire, se termine par un élément des plus important pour la famille Pique avec la naissance d’Antoine Damada debat  en 1706 à Beuste. Il se trouve être le fils de Bernard Damada  debat  (dont les ancêtres sont présents à Beuste dès le  moyen-âge sous le nom de Monicolo d’Aumada et plus tard encore pendant la Réforme avec  Bernard et Antoine Damada) et de ………Marie de Tournepique de Saint Abit, parfois aussi appelée Pique comme pour Anne dans son acte de décès. Les pique d’Arros ont donc pour origine la très ancienne famille de Saint Abit dont la maison s’est appelée  tour à tour Pique, Tournepique aux 16ème et 17ème siècle où un certain Arnaud acheta en 1625 une terre à Marie de Doumy, Dame de Saint Abit la femme d’Henry d’Espalungue et même Tornepique à la fin 14ème siècle   dans le recencement ordonné par  Gaston Phoebus où l’ostau de Tornepique figure parmi  les noms de maison et donc de  famille du village.

    C’est un simple contrat de mariage du début du 19ème siècle qui aura  permis cette fois de retracer toute l’origine  de cette famille  sans quoi il en aurait été impossible. Ce sera très souvent le cas sur ce site où des documents inédits permettront bien souvent d’aller toujours plus loin dans l’histoire et la vie  vraiment passionnante des habitants de notre petite commune décidément peu ordinaires.

  

 
 

Alexis Pique 

 

La petite Gironde du 3 février 1891

    "Procès-verbal pour contravention à la police des chemins de fer à été dressé à la gare de Moissac contre le nommé Alexis Pique. Le délinquant qui s'était embarqué à Toulouse avait jugé expédient d'arriver jusqu'à Moissac avec un billet pour une destination intermédiaire"


Police correctionnelle, audience du 7 décembre 1892

Ceux qui dinent à l’œil ;

Alexis Pique n’est pas député et n’a jamais subtilisé l’argenterie de ceux qui le reçoivent à table. Il n’a pas davantage  l’honneur d’appartenir au conseil municipal de Toulouse et n’a jamais songé comme tel à subtiliser 2000 francs par an aux contribuables.

Pique est tout bonnement un pauvre diable, jadis ancien préposé d’octroi, aujourd’hui réduit à la plus noire misère. C’est ce qui explique pourquoi il a diné l’autre soir chez Monsieur Cauzel, propriétaire de l’hôtel Chaumond et qu’au moment de payer la note s’ élevant à 2 francs il a avoué etre sans le sou.

Le tribunal le condamne à deux mois de prison et détail à noter, c’est la 23ème fois que Pique est condamné pour grivèlerie.