Bois d'Arros
L’an mil huit cent six et le 28 octobre au lieu d’Arros et dans la maison commune le conseil municipal dument convoqué en exécution de la lettre de Monsieur le Général Préfet du département du 8 octobre courant relative à une déclaration à fournir en exécution de l'article 1er de la sus dite lettre concernant les noms, situation, confrontation, étendue, qualité et âge des bois appartenant a la dite commune.
En conséquence et pour remplir les vœux de Monsieur le Préfet et d’après toutes nos connaissances sur l étendue des dits bois, nous déclarons qu’ils consistent :
1° Bois appelé Causedebié contenance de vingt neuf arpents un quart sous les confrontations des sieurs Casanabe, Jarderes de Bourdettes, Miramon, Somprou et le ruisseau Luz.
2° Bois appelé Escallés contenant trente sept arpents et demi qui confronte avec les terres de Miramon, Grilhou, Domenjole, Monsieur Casalis, Monsieur Espalungue ceux-ci d’Arros et avec les terres de Pitet et autres habitants de Bosc d’Arros.
3° Autre bois appelé Ruicau de contenance de six arpents et demi qui confronte de tout coté avec les herms communs
Contenance des bois 73 arpents un quart
L’on observe qu’en raison de leur situation, les deux premiers bois étant situés sur des coteaux dans l’enclave du territoire de notre commune à l’ extrémité de cette dernière partie desquels se trouvent en nature de pépignères et broussailles quelques pieds aussi de hêtres et jeunes chêne à haute futaie et au bois appelé Ruicau en nature de chênes en parties à haute futaie, pour la garde et conservation des dits bois la commune est dans la nécessité d’avoir deux gardes bois en raison ou la proximité de ces derniers sont situés a portée de la ville de Nay, de laquelle de mauvais sujets se rependent journellement et nocturnement pour y causer des dévastations s’il n’était sous la surveillance des dits gardes auxquels la commune a tenu de payer annuellement la somme de cent vingt francs, celle-ci ayant été fixé par Monsieur Bernadotte Conservateur.
Pourquoi et en vertu de la lettre précitée pour avoir donné la présente déclaration en conformité du vœu de Monsieur le Général Préfet, Magistrat suprême du département
A Arros le sus dit jour, mois et an et avons signé Poulit; Porte et Miramon le maire.
Entretien des bois
L’an mil huit cent soixante et le vingt quatre janvier, le conseil municipal de la commune d’Arros est réuni extraordinairement par autorisation du préfet.
Monsieur le maire a informé le dit conseil que six chênes de ceux qui avaient été émondés il y a un an au bois Riucau, non soumis au régime forestier, se sot séchés l’été dernier et qu’il serait bon de solliciter auprès de M. le préfet l’autorisation de les faire arracher et de les faire remplacer par de nouveaux sujets. Il a informé l’assemblée que les châtaigniers qui existent à la châtaigneraie de dessus Escampe sont d’une très mauvaise espèce et que le produit qu’ils donnent est insignifiant et qu’il jugerait convenable de les faire émonder au nombre de dix huit ou vingt par année et de les faire enter d’une espèce meilleur telle qu’il en existe à la châtaigneraie qui est sous le hautin du milieu et a invité le conseil à délibérer sur ces objets. Le conseil approuvant les propositions de M. le maire est d’avis à l’unanimité de solliciter et sollicite auprès de M. le préfet de faire arracher et enter les arbres susvisés et de les faire remplacer et enter ainsi qu’il a été proposé par M. le maire.
L’an 1860 et le sept février, le conseil municipal est réuni au lieu habituel de ses séances. M.le maire a exposé que le bois se reproduit très lentement aux coupes exploitées aux bois Ecales et Caus de Bié et que si l’on continu à exploiter un hectare chaque année ainsi qu’il a été d’usage depuis ce mode d’exploitation, la partie qui reste à exploiter au bois de Bié, pour arriver au quota fixé par l’administration forestière sera bientôt épuisée et dès lors les ressources de la commune diminueront sensiblement qu’il jugerait très prudent de réduire de moitié l’étendue à exploiter chaque année jusqu’à ce que l’exploitation du bois de Bié soit terminée et a invité le conseil à délibérer sur cet objet. Le conseil sus dit, oui l’exposé de M. le maire, considérant que les raisons qu’il émet à l’appui de son opinion, sont très fondés est d’avis à l’unanimité de réduire la contenance à exploiter chaque année au bois de Bié d’après les propositions de M. le maire à cinquante arbres, attendu que la partie à exploiter est très boisée et pourra donner un produit raisonnable pour faire face aux besoins de la commune.
Le même jour le maire à dit : Les plantations de chênes et de châtaigniers que nous avons fait effectuer il y a deux ans n’ont pas données le résultat que nous attendions. Une quarantaine de chênes et vingt châtaigniers se sont séchés pendant l’été dernier et il serait prudent de les faire remplacer et pour cet effet il compte demander l’autorisation à l’administration forestière de prendre les sujets aux bois communaux s’il s’en trouve de propres pour cette fin et a invité le conseil à délibérer sur cet objet.
Le 23 août 1863 M.le maire a communiqué au conseil un rapport rédigé par M. le sous-inspecteur des forêts relatif à l’aménagement des coupes à exploiter aux bois communaux soumis au régime forestier et a invité le conseil à se bien pénétrer des dispositions du dit rapport et d’en délibérer. Le conseil sus-dit, vu le rapport précité et les dispositions qu’il renferme est d’avis à l’unanimité d’accepter les propositions faites par le sous-inspecteur des forêts et de réduire la coupe à exploiter annuellement à 94 ares à la condition comme il est projeté de couper si besoin quelques arbres en éclaircissant au quartier de réserve si les revenues communaux devenaient insuffisants pour faire face aux dépenses obligatoires.